TRWC 2017 : Le point avant le Masters GP de Londres indoor

By  | 7 novembre 2017 | Filed under: Actualité, Tennis Race

TRWC2017Classement après le GP de Paris indoor

Depuis notre dernier pointage, à la mi-saison, pas mal d’événements surprenants se sont passés, qui ont sensiblement secoué le cocotier des TRWC (de bon aloi, après l’immobilisme pesant des années précédentes). Mais globalement la hiérarchie au plus haut niveau n’a pas bougé.

Commençons donc par les bouleversements, qui se sont amplifiés depuis juillet.

  • Alexandre Zverev, déjà vainqueur de son premier GP sur terre à Rome, a doublé la mise sur l’asphalte de Montréal.
  • Grigor Dimitrov a enfin matérialisé son potentiel en s’imposant sur l’asphalte de Cincinnati, devançant sur la ligne un cogneur encore plus jeune, Nick Kyrgios.
  • Enfin, le GP de Paris indoor a déjoué tous les pronostics, puisque le podium très improbable de Bercy a consacré trois cogneurs pas habitués à ce genre d’honneurs : le vainqueur, Jack Sock, n’avait encore réussi qu’un seul podium (c’était une 3è place à Indian Wells au printemps dernier). Derrière lui, Krajinovic est un poids lourd des circuits secondaires où il a l’habitude de briller, mais il n’avait encore jamais terminé le moindre GP au niveau TRWC ! Puis vient Julien Benneteau qui, à 35 ans, réussit enfin à accrocher un podium (son meilleur résultat jusqu’à présent avait été une 4è place à Cincinnati en 2014, et il ne devait sa présence à Paris qu’à une invitation des organisateurs). Il faut dire que la grille de départ du GP de Paris indoor brillait par l’absence d’un nombre exceptionnel de cogneurs de talent : Federer, Djokovic, Murray, Wawrinka, Nishikori, Raonic, Kyrgios, Berdych, Monfils… N’en jetez plus, l’infirmerie est pleine (même Nadal, seul « Big 4 » présent à Paris, a dû abandonner au stade des quarts de finale, en délicatesse avec un genou).

Malgré les révolutions qui s’annoncent, quand on regarde le classement, on voit que rien ne change vraiment au sommet : en effet deux vieux rois refusent encore avec panache de laisser les jeunes leur manger la laine sur le dos.

Rafael Nadal est toujours en tête du classement : l’Espagnol n’a remporté qu’une seule course depuis le Super GP de Paris outdoor en juin, mais c’était rien de moins que le Super GP de New York, sur le circuit de Flushing Meadows qui ne lui avait plus souri depuis 2013. Et, grâce à quelques places d’honneur par ci par là, Nadal s’est assuré de ne plus pouvoir être dépassé par son dauphin.

Dépassé, non, mais rejoint, peut-être, puisque ledit dauphin, Federer, n’a que 37 points de retard sur son éternel rival. Le Suisse n’a, lui aussi, remporté qu’un GP depuis son triomphe au Super GP de Londres outdoor : c’était à Shanghai, en indoor, et devant Nadal s’il vous plaît. Mais cela lui suffit largement pour rester un très confortable deuxième au classement, car il a également récolté un podium au GP du Canada (2è derrière Zverev).

37 points, c’est ce que rapporterait au leader de l’écurie Wilson une victoire « parfaite » au Masters GP, conjuguée à un ratage complet de Nadal à Londres. Improbable, mais pas impossible, d’autant que le cogneur Babolat semble toujours en délicatesse avec son genou, et que Federer est archi-favori pour aller chercher un septième Masters GP. On aurait alors pour la deuxième année consécutive un titre de champion du monde TRWC partagé entre deux cogneurs…

Un mot justement sur les deux cogneurs d’usine Head, Djokovic et Murray, qui ont remporté toutes les éditions des TRWC depuis 2011, et ultra-dominé les éditions 2015 et 2016. Lors de notre dernier pointage, ils commençaient à peine à ressortir du trou après un début d’année raté… C’est alors que tous deux ont décidé de mettre un terme à leur saison, pour cause de blessure au coude pour l’un, à la hanche pour l’autre. Les co-champions TRWC 2016 ne seront pas présents à Londres.

Le leader de l’écurie Yonex, Stan Wawrinka, même si sa saison 2017 est un peu moins catastrophique, est dans la même situation : une opération du genou l’a obligé à arrêter la compétition après Wimbledon, ce qui ne l’empêche pas d’être encore 4è au classement aujourd’hui (il était même 3è avant le GP de Paris indoor, ce qui illustre bien la faiblesse des autres poursuivants du tandem de trentenaires Nadal/Federer).

Loin, très loin derrière Fedal au classement, on trouve des cogneurs qui ont brillé plus par leur régularité que par leurs performances de pointe : Cilic 3è avec seulement 88 pts, et Thiem 5è avec un petit total de 74 pts.

Classement TRWC 2017-11 (c) ColinSignalons que le nouveau barème imposé par la FIA depuis la saison 2010, favorise plus le vainqueur de chaque course, et permet aux 10 premiers de marquer des points: 25-18-15-12-10-8-6-4-2-1.

Rappelons que 14 Grands prix sont disputés cette année, dont 4 «super grands prix» (Melbourne, Paris-outdoor, Londres-outdoor et New-York) qui apportent deux fois plus de points qu’un GP classique, et un «masters GP» indoor qui clôture l’année (réservé aux huit meilleurs cogneurs de la saison, ce dernier rapporte 50% de points en plus qu’un GP classique; il sera disputé cette année, comme lors des huit éditions précédentes, à Londres).

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Sous d'autres cieux et en d'autres temps, je fus connu sous le sobriquet de "Colin Maillard et Tartempion".

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790 Responses to TRWC 2017 : Le point avant le Masters GP de Londres indoor

  1. Gerald 19 novembre 2017 at 21:51

    Franchement pour un tournoi qui se veut l’apothéose de la saison, tolérer un tel comportement du public dans le 3 sets est incompréhensible: déconcentrer ostensiblement Goffin lors de ses services (flashs, grands mouvements des bras des gens en face), applaudir ses doubles fautes et aller jusqu’à siffler ses points gagnants lorsqu’il sauve des balles de match… du jamais vu pour moi à ce jour!
    Il me semblait que les Anglais étaient des gentlemen!
    Enfin, malgré tout très fier du parcours de David et triste que cela se termine de cette manière.
    Le comportement du public a clairement irrité David et l’a fait sortir du match alors qu’il faisait jeu égal avec Dimitrov!

    • Ziggy 19 novembre 2017 at 23:05

      C’étaient principalement les fans bulgares.

      • Patricia 20 novembre 2017 at 11:56

        Ils sont du niveau des Italiens en Coupe Davis dans l’inconduite, et arrivent à faire autant de bruit que des Argentins (qui sont plus sympas). Momo aurait dû en faire évacuer un banc, ça les aurait calmés.

  2. Alex 19 novembre 2017 at 22:05

    Très passif le Dimitrov, il gagne sur la fatigue de Goffin dans le troisième, le belge a beaucoup tenté, sans être payé en retour.
    Pas mal de déchets sur cette finale, mais match haletant malgré tout, parsemé de quelques beaux moments de bravoure.

  3. Paulo 19 novembre 2017 at 22:08

    Bon match pour une finale de rookies : des beaux points, des revirements, de la nervosité, un joli sursaut d’orgueil de Goffin dans le 2ème set et au début du 3ème…

    Avant le match j’étais partagé : Goffin m’aurait paru un vainqueur logique, ayant battu les numéros un et deux cette semaine, mâchant ainsi le travail à Dimitrov… mais une victoire de Dimitrov consacrerait le talent et permettrait sans doute au Bulgare de franchir un cap « mental », de devenir un winner et de prendre enfin son essor.
    Dommage quand même que le jeu où Goffin se fait breaker dans le 3ème set soit pollué par le cri imbécile d’un crétin.

    Espérons que les deux joueurs confirmeront l’an prochain, se maintenant au moins dans le top 8 pour Goffin, et dans le top 5 pour Dimitrov.

    • Paulo 19 novembre 2017 at 22:09

      J’oubliais les 3 balles de match sauvées par Goffin à 5-2 Dimitrov dans le 3ème. Beaucoup de cran, bravo.

  4. Jo 20 novembre 2017 at 05:08

    https://fr.sports.yahoo.com/news/jeu-decisif-dimitrov-prend-son-temps-230249716.html

    Après l’éloge du beau, la maîtrise du temps. L’ami Thoreau conclut par ces mots qui disent tout: « Ce Masters pourrait en quelque sorte refléter le film de sa carrière. Des moments flamboyants, d’autres plus compliqués. Mais au bout du bout de cet accouchement long et difficile, la victoire. »

    J’aime ces champions, intrinsèquement brillants, capables du meilleur et – parfois – du pire, puissants et fragiles, merveilleusement humains.

  5. Elmar 20 novembre 2017 at 08:29

    Toujours la même sensation bizarre avec Dimitrov. C’est esthétiquement irréprochable, c’est physiquement très fort. Hier, comme en demi de l’AO – et même si ça s’était alors soldé par une défaite – c’est mentalement très solide aussi.

    Mais en revanche… Ça manque quand même cruellement de tranchant. On ne peut pas en faire l’héritier de Roger sur la simple considération esthétique et je ne suis pas sûr que le souci soit d’ordre tactique ou de mentalité. Pour moi, les coups de Dimitrov ne giclent pas. Ça ne part pas de la raquette, surtout en coup droit. Hier, il a été solide quand il fallait et a pu compter sur les fautes de Goffin qui était celui qui tentait. Alors bravo au Grigou pour ce titre qui est en soi un bel accomplissement. Mais y voir l’étincelle qui lui permettra d’enchaîner en GC, pour l’heure, j’ai de la peine à y croire. Il lui manque du tranchant à mon sens pour réaliser ce genre de performance contre les tout meilleurs. Goffin est allé chercher ses victoires contre Nadal et Federer. Dimitrov est-il allé chercher la victoire contre Goffin?

    • Paulo 20 novembre 2017 at 09:46

      Pareil.
      Si on compare le coup droit et le revers de Dimitrov à ceux de Federer, ils sont bien moins incisifs, pris globalement moins tôt, plus bombés, ils giclent moins comme tu dis et la résultante – à moins que ce ne soit un choix – en est qu’il se projette moins souvent vers le filet. On n’a pas cette impression du joueur qui cherche à prendre son adversaire de vitesse, à l’étourdir, à l’étouffer comme on l’a avec Roger.
      Nous verrons bien ce que donnera le nouveau Grigor, celui qui a remporté le Masters : aura-t-il vraiment passé un cap dans la tête, à l’instar d’un Wawrinka, ou butera-t-il toujours sur les meilleurs si ceux-ci reviennent se mêler à la lutte ? Il me semble partir de plus loin que Wawrinka quand même.
      Dimitrov a été solide hier, bluffant en défense à plusieurs reprises, et mentalement il a tenu, mais celui qui a eu le plus d’audace et de culot était bien Goffin ; lui, clairement, et même si son potentiel est moins élevé que celui du Bulgare, il a passé un cap.

    • Perse 20 novembre 2017 at 10:40

      Bien d’accord avec toi Elmar. Je n’achète absolument pas Dimitrov que je trouve au contraire de Jo même très fade et vaniteux. Il s’est construit un petit palmarès cette saison et rehausse sa carrière. Pour autant, il ne fait pas parti de la classe des grands champions qui font rêver. Sans être un journeyman, ce n’est pas pour autant une tête de gondole. Malgré les promesses de 2009, il fait vraiment parti d’une génération de fair-valoir avec Raonic et Nishikori.

      Le futur de l’ATP a 5 ans de moins et a plus de personnalité dans le jeu et dans l’attitude. Zverev, Kyrgios et compagnie sont plus impressionnants et enthousiasmant.

    • Bapt 20 novembre 2017 at 11:01

      Je pense, Elmar, que le surnom qu’on lui donne est totalement trompeur. Non, il n’est pas l’héritier de Federer et il faut l’accepter. ll a un revers à une main et un très bon slice, un très bon toucher et une grosse polyvalence, mais son style de jeu est différent.

      Ce n’est pas un shot-maker agressif qui vous met l’adversaire à quatre mètres de la balle.

      Si on attend cela de lui on ne peut qu’être déçu et il faut regarder ses matchs dans une autre optique.

      Mais j’imagine que si à 26 ans, il joue comme ça, après le passage de pas mal d’entraineurs compétents à ses côtés, c’est que c’est la meilleure solution pour lui. Pas la peine d’essayer de dupliquer l’illustre aîné si on ne peut pas. Il vaut mieux trouver sa voie.

      Il me semble que le boulot qu’essayait de faire son nouvel entraîneur Daniel Vallverdu depuis 2016, selon ses propres dires, c’est de le faire jouer de la manière la plus naturelle possible (je cite : « C’est ce que je vais faire avec lui : simplifier au maximum son jeu. Nous cherchons à ce qu’il se sente à l’aise avec ses armes. »).

      Le principal problème de Dimitrov d’ailleurs, jusqu’ici n’était pas de jouer comme Fed ou pas, c’est plutôt son inconstance et ses craquages au niveau du mental (en 2016 c’était patent). C’est aussi lié au fait qu’il sent(ait) un gros poids au niveau des attentes peser sur ses épaules.

  6. Jo 20 novembre 2017 at 10:31

    Le discours non censuré de Grigor Dimitrov après sa victoire au Masters.

    Je tiens en tout premier lieu à remercier mon ami David. Mon ptit Goofy, Davidou, tu m’as toujours laissé gentiment te totocher (Grigri a des notions de créole réunionnais). Cette année, on s’est joués cinq fois, j’ai gagné les quatre hyper importantes. Je t’ai mis une fessée à l’Open d’Australie. Mon public de fous furieux t’a lui mis la misère à Sofia, à la case. Après quoi, oui, une petite victoire pour toi à Rotterdam mais j’entamais ma phase de décompression printanière et au bout du compte, Couilles s’est chargé de ton cas, tu as paumé en finale, comme toujours. Ici, tu t’es couché comme une lavette en phase de poule et tu m’as évité par deux fois de jouer papounet que je hais, la première en demi-finale puisque c’est toi qui te l’es coltiné, la deuxième en finale puisque tu as eu la bonne idée de le sortir. Histoire de boucler la boucle, j’ai emmené avec moi une poignée de fanatiques maison pour se rappeler à ton mauvais souvenir. Allez, sans rancune, Davidou. Et puis, tu peux encore paumer une finale le week-end prochain.

    Un mot pour mon pote Pablo, alias Long Bec. Tu as avantageusement remplacé dans ma poule Rafa qui m’a pourri la vie toute l’année. Je n’oublie pas mon copain ricain La Chaussette. Jack, tu es un bûcheron tâcheron laideron mais tu as fait du bon boulot. C’était cool que tu remplaces Del Potro dans le tableau et Zverev en demi-finale. Ah, Domi, tu brailles comme un putois mais tu es une brêle en indoor, j’ai été content d’être ton adversaire.

    Un peu d’histoire pour finir, je souhaiterais invoquer les grands anciens. Après avoir remporté l’Open d’Australie en 1999, Kafelnikov avait, non sans malice, remercié Sampras d’avoir déclaré forfait pour ce tournoi. A mon tour, je voudrais dire un mot aux glorieux absents qui ont eu bien raison. Novak, Andy, Stan, je vous souhaite un long rétablissement et beaucoup de bobos, heu, de bébés. Milos, mon roudoudou, j’ai besoin de toi pour me nettoyer le tableau de Wimbledon l’année prochaine parce que ma belle gueule avec la coupe sur les photos, ce serait trop canon. Reviens vite, gros bisous.

    • Guillaume 20 novembre 2017 at 12:38

      Excellent.

    • Perse 20 novembre 2017 at 15:18

      Belle gueule le Dimitrov? Je trouve qu’il a la même tête qu’une antilope saïga.

  7. Coach Kevinovitch 20 novembre 2017 at 10:58
    • Elmar 20 novembre 2017 at 12:06

      Purée. Ma joueuse préférée du temps où je suivais la WTA.
      Snif.

      • Gerald 20 novembre 2017 at 13:52

        Je lui trouvais aussi un je ne sais quoi…
        Même si Steffy reste mon idole absolue!

    • Colin 20 novembre 2017 at 12:11

      Ouais, elle avait la classe la Jana. La finale de Wimbledon 1998, gagnée face à Tauziat, fleurait bon les années 70 : au placard les hurleuses, les cogneuses et les lifteuses, place aux chips, chops, services-volées, coups en touché et en placé… La dernière occurrence au sommet de ce genre de tennis, avant que les hurleuses/cogneuses/lifteuses prennent le pouvoir définitivement.

    • Colin 20 novembre 2017 at 15:31
  8. Guillaume 20 novembre 2017 at 15:27

    Alors je crois bien avoir plus kiffé cette fin de Masters que Roland, Wimb et l’US Open réunis. ça n’avait pas le brio de Roger à Wim ou de Rafa à Roland, mais qu’est-ce que c’était frais. Des champions humains… ou plutôt non, justement : pas encore des champions. Juste des mecs qui se (dé)battent pour le devenir, avec leurs doutes, leurs faiblesses, leurs hésitations. Grigor qui lutte autant contre lui-même que contre Goffin, c’est beau. ça a une fraîcheur dingue, la saveur de l’oublié à force de voir les mêmes mecs empiler les titres sans ciller depuis 10 ans.

    après faut être lucide : sa fin de match avec le trouillomètre à zéro et le petit bras, ça passe parce que c’est Goffin, tout aussi novice que lui, en face, mais ça casse face à n’importe quel membre du Big 5. Maintenant, ce palmarès, un Masters + un Masters 1000, il est à lui, et la grande question des mois à venir sera de savoir si la confiance que cela engendre inévitablement sera suffisante pour compenser cette fragilité naturelle sous pression et le rendre apte à gagner ce genre de grande finale avec non plus Goofy, mais Rogé, Rafa ou Novak en face.

  9. Guillaume 20 novembre 2017 at 16:01

    Mon bâton de maréchal. Deux vainqueurs du Masters pour le prix d’un :

    http://www.15-lovetennis.com/?p=6330

    • Colin 20 novembre 2017 at 16:14

      Bien vu, et ça parlait même du récent finaliste de Bercy…

      • antsiran23 21 novembre 2017 at 12:37

        Et du vainqueur en double du Masters 2017 ! Bien vu…Henri Kontinen

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