Anatomie d’un instant, deuxième partie : la finale de Coupe Davis 2002

By  | 1 décembre 2023 | Filed under: Actualité, Coupe Davis, Histoire

En roue libre

  • Question préliminaire : qui, dans le banc russe, est agent du KGB ?
  • Question corollaire : qui, dans le banc russe, est agent DORMANT du KGB ?
  •  Le type aux lunettes noires, c’est qui ? Il a quoi dans sa poche ? Il me fait flipper !
  • En cas de victoire, où ira Marat ?
  • En début de soirée il n’a que l’embarras du choix. Paris est pleine de ressources. Ensuite… un petit plouf dans la Seine ? Attention Marat, il faudra savoir te réveiller au Havre !
  • Ou alors un wagon à bestiaux à la gare de l’Est. J’imagine bien notre Marat émerger après-demain à Istanbul sans se souvenir de quoi que ce soit.
  • Shamil Tarpischev…

 

BmLt3QQCcAE72lwPortrait de Shamil Tarpischev. Ou de quelqu’un d’autre, croqué par le Canard Enchaîné. Vous voyez l’esprit.

  • Vous avez vu ? Je crois qu’il vient de dire quelque chose à Youz.
  • « Si tu perds, c’est le Goulag ».
  • Dans le meilleur des cas pour lui, ce sera le Goulag en effet. Dans le pire, je n’imagine même pas.
  • Dans le pire, c’est son nom lui-même qui est menacé d’extinction. Ses parents sont en train de préparer leurs affaires pour s’éclipser en douce vers la Corée du Nord.
  • Tu m’étonnes qu’il tire la tronche !
  • Si vous saviez le nombre d’entrailles humaines qui peuplent le lac Baïkal et la mer Noire… Les seuls qui doivent se régaler en Russie, ce sont les poissons !
  • Mais nom de Dieu, quel revers ce Youz… Le talent à l’état pur !
  • Vous avez vu le type aux lunettes noires ? Il vient de regarder sa montre.
  •  Cette montre se contente-t-elle de donner l’heure, ou est-ce qu’elle sait faire autre chose ?
  • Tu regardes trop les James Bond !
  • Les James Bond oui, mais surtout les Rocky. Vous croyez que le Youz va se dresser vers la tribune de Boris Eltsine et crier « Je joue pour mon compte » ?

Tels sont les souvenirs qui me reviennent de ce dimanche entre amis, le 1er décembre 2002. Une après-midi, et finalement une soirée, inoubliables. C’était à celui qui sortirait la plus grosse c…rie. Un peu de tristesse aussi, évidemment. Surtout pour moi. Mais lors de nos rares moments de lucidité, chacun convenait que le Youz était un grand bonhomme et qu’il était le plus fort. L’un des convives, qui était en pleine phase de découverte des classiques de la littérature russe, nous parlait de L’idiot de Dostoïevski. J’étais intrigué ; je le suis toujours autant 21 ans plus tard. Quelque chose de palpable était en train de traverser l’écran. Quelque chose d’irrationnel, aussi. L’âme russe. Un rapport à la terre, un rapport à l’altérité. Un voyage intérieur.

 

Mychkine philosophe

A 5/5 au 4ème set, à 40-A, le Youz sort un service-volée sur deuxième balle. Téméraire. Complètement irrationnel. Bref, Russe. Paulo expliquera plus tard se souvenir de ce point, ce qui en dit long. Le Youz lui est définitivement rentré dans la tête à ce moment-là. Je devinais la suite.

Un sacré numéro, le Youz. Il ne débutait certes pas dans la compétition, mais sa défaite en trois sets face à Norman l’année précédente en quarts de finale n’était pas une référence bien solide, et les autres simples qu’il avait disputés étaient sans enjeu. Il était aussi jeune que Paulo. Il était remplaçant, comme Paulo. Et contrairement à Paulo, il n’apprit que le samedi soir, suite aux deux défaites de Kafelnikov, qu’il allait devoir se rendre sur le court le dimanche. Ajoutons un public hostile, pour qui il était un complet inconnu, et qui n’a pas manqué de lui mettre la pression pendant toute la rencontre. Un contexte dont il était moins familier que Marat Safin, son aîné de deux ans, qui l’avait pour sa part découvert lors de Roland Garros 1998.

Voilà sans doute pourquoi le Youz fut inexistant et afficha une mine de déterré durant les deux premiers sets. Je comprends d’autant moins comment il a réussi à se sortir de ce carcan. Je ne peux que le constater et l’admirer, vraiment. Un grand bonhomme. Car sa domination sur la suite du match, elle fut légère, mais elle fut bien réelle. Paulo n’a pas démérité, il ne s’est pas écroulé, il est resté constant sur l’ensemble du match, simplement il n’avait plus le même adversaire de l’autre côté du filet et ce deuxième adversaire lui était supérieur, ce que leurs carrières respectives allaient confirmer.

Personnage dostoïevskien haut en couleurs, Mikhail Youzhny a tiré sa révérence tennistique en 2018, emportant avec lui son cortège de mystères. Titulaire d’un doctorat de philosophie, il a probablement pu tourner sereinement la page. Pour ma part, je retiens son talent pur, cristallin, dont la clé de voûte restera ce revers à une main foudroyant. Je n’ai pas de véritable regret le concernant ; je n’avais aucun problème à le voir perdre, du moment que c’était face à Federer qui faisait tout un peu mieux que lui.

 

La trajectoire brisée

Tel est mon regard sur cette finale, dont l’épilogue me fit un pincement au cœur comme beaucoup de gens devant leur poste. Oui, je regrette que Paulo ne soit pas parvenu à conclure à la fin du quatrième set, et que ce soit le Youz qui ait sorti ce service-volée. Mais tout le mérite en revient à ce dernier.

Plus récemment, Dominic Thiem a implicitement fait un lien entre le sentiment de vide qu’il avait connu au lendemain de son sacre à l’US Open et la longue série de blessures qui l’ont frappé dans la foulée. Un exemple, parmi tant d’autres, du lien étroit entre le physique et le mental pour un joueur de tennis. La blessure qui a frappé Paulo très tôt après ce dimanche funeste est-elle arrivée à un moment fortuit ? Elle lui a donné, en tout cas, toute latitude pour psychoter à sa guise. Cette coupure, qui dura quatre mois, représenta un coup d’arrêt majeur dans la progression d’un joueur âgé de 20 ans au moment des faits.

Il serait pour le moins exagéré de faire un lien direct avec la trajectoire chaotique de Paulo au plus haut niveau, qui fut jalonnée de nombreuses blessures. Mais je regrette pour ma part que la fenêtre que son corps lui a laissée pour exploiter son potentiel à 100% ait été aussi réduite. Son jeu, particulièrement solide, n’était pas au niveau des ogres qui ont trusté les palmarès au cours des années qui ont suivi. En revanche, atteindre durablement le top 10 aurait été probablement à sa portée.

Aux – trop – nombreux journalistes qui revinrent en boucle sur ce match avec lui, Paulo a passé le reste de sa carrière à donner des réponses insuffisantes. Insuffisantes, non pas en elles-mêmes, mais parce qu’elles ne mirent pas fin aux questions. Ce qui m’a frappé dans ses réponses, c’est le devoir permanent de se justifier et de rendre des comptes aux médias, et à travers eux à la grande famille du tennis français. Bref, de se sentir sur la défensive. Pourquoi ? Parce que le regard général que les médias ont véhiculé sur ce match est entré en écho avec la déception, immense, du grand public. Et que les questionnements implicites des journalistes à l’endroit de Paulo n’avaient pour but que de lui faire reconnaître qu’il s’était liquéfié mentalement à l’approche d’une victoire qui lui tendait les bras. Ce fut leur lecture, fausse – me semble-t-il – mais parfois sincère. Et les boucles autour de ce sujet n’allaient s’arrêter que lorsque l’intéressé leur livrerait enfin la réponse qu’ils attendaient car elle confirmerait la justesse de leur analyse. Cette réponse n’arrivant jamais, le siège de Paulo ne prit jamais fin.

Quelques semaines plus tard, une revue de psychologie pour salles d’attente chez le médecin consacrait un dossier sur le « mental à la française » et ses défaillances. La liquéfaction de Paulo lors de cette finale y figurait en bonne place. Paulo apprit l’existence de ce dossier en se rendant… chez un médecin. J’avoue avoir bien rigolé quand il a raconté cette anecdote, mais je ne suis pas certain que, lui, ça l’ait fait rire.

Je suis bien conscient, d’une part que les journalistes ne peuvent être infaillibles dans la production de leurs informations, d’autre part que la frontière entre un point de vue et un fait avéré est parfois assez mince, et enfin que la déception générale devant le scénario de cette finale fut, sans calcul, absolument immense. Dire simplement que le Youz n’avait pas volé sa victoire et que Paulo était tombé sur plus fort que lui aurait été exact, mais cela n’aurait pas atténué cette déception.

 

Une question d’affects

Cette défaite de Paulo, et ses suites, sont l’un des exemples les plus aboutis de l’importance que la grande famille du tennis français donnait à la Coupe Davis. Tentons une expérience de pensée : livrons au grand public, un par un, les noms des principaux joueurs français des 40 dernières années et demandons aux personnes interrogées de citer les souvenirs qu’elles en gardent. Les souvenirs qui reviendront massivement seront les performances, bonnes ou mauvaises, en Coupe Davis. A l’exception sans doute de Noah, Tsonga et Monfils, pour des raisons différentes.

Paulo ne fait pas exception à la règle et il est significatif, dans son cas précis, que cette défaite de 2002 n’ait absolument pas été effacée dans la mémoire collective par sa victoire sur Carlos Moya à Alicante en 2004, qui est pourtant un authentique exploit face au n°6 mondial sur ses terres (battues évidemment).

Paul-Henri Mathieu occupe une place à part dans le tennis français. La critique des médias ne l’a pas épargné plus que les autres ; il s’est même fendu d’une lettre ouverte à l’Equipe contre un papier excessif et blessant après une mauvaise défaite. Cependant, une relative tendresse du public à son endroit m’a semblé perceptible tout au long de son parcours. Comme si ce public voulait éternellement le consoler de cette défaite, la Mère des défaites, l’erreur initiale qui semble avoir tracé toute la suite de sa carrière par une prophétie autoréalisatrice.

 

Et si on lâchait un peu Paulo…

… pour chercher d’éventuelles autres raisons à cette défaite ? Et si tout ne se jouait pas uniquement sur le cinquième match ?

La défaite en finale en 2002 clôt un cycle doré pour l’équipe de France de Coupe Davis, qui fut à deux doigts de doubler la mise, exploit pas si fréquent. La plus belle des équipes de France depuis les Mousquetaires, ce n’est pas le tandem Forget-Leconte dont les valeurs affichées à Lyon en 1991 n’étaient plus d’actualité quelques mois plus tard à Nîmes ; c’est le trio Escudé-Grosjean-Clément. Mais cette réussite, si belle soit-elle, a tenu à un fil à plusieurs reprises. Les victoires de Nico Escudé sur Bastl et Hewitt en 2001, celle de Fabrice Santoro en 2002 face à Ulihrach, ou encore le double de la finale de Bercy, sont autant de circonstances où les Français sont passés par le chas d’une aiguille. La pièce ne pouvait, tôt ou tard, que finir par tomber du mauvais côté.

L’absence d’Arnaud Clément a pesé lourd sur le résultat final. Le choix de Forget et les siens d’accueillir les Russes sur terre battue n’était pas uniquement destiné à gêner Marat Safin moins de deux semaines après le Masters, c’était aussi la conséquence logique de la titularisation, alors évidente, d’Arnaud aux côtés de Sébastien pour disputer les simples. La blessure du Provençal a sérieusement remis en question la pertinence de ce choix, étant donné que le troisième membre du trio magique, Nicolas Escudé, n’affichait pas une forme aussi étincelante que 12 mois plus tôt et que son jeu à haut risque s’exposait davantage à la défense adverse sur terre battue. Ce sont d’ailleurs ces réflexions qui ont débouché sur la sélection de Paul-Henri Mathieu, le jeune en pleine ascension, pour les simples. Nico aurait-il fait mieux que Paulo lors de ce cinquième match décisif ? La question reste ouverte, mais la réponse ne me semble pas évidente.

Je ne vois pas d’erreur flagrante dans les choix de Guy Forget en amont de cette finale. Envoyer au feu un jeune débutant était un pari risqué. Guy le savait, mais un choix débouchant sur une défaite n’est pas nécessairement un mauvais choix. En revanche, cette défaite souligne un point important : l’un des arguments majeurs avancés pour que cette finale se dispute sur terre battue était de gêner Marat Safin, n°3 mondial au moment des faits et qui venait de disputer le Masters. Le résultat final fait clairement apparaître que Marat n’a absolument pas été gêné par la transition de surface ; c’était la deuxième fois que cela arrivait, après la finale de Nice dont le grand homme fut Mark Philippoussis. Et j’ai bien en tête la formule de Georges Deniau sur la question, invitant les joueurs de France, de Suisse et d’ailleurs à miser sur leurs propres forces plutôt que sur les faiblesses supposées de l’adversaire. Arnaud Clément et les siens auraient été bien inspirés d’en tenir compte pour la finale suivante jouée à domicile, celle de 2014. Mais c’est une autre histoire…

 

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123 Responses to Anatomie d’un instant, deuxième partie : la finale de Coupe Davis 2002

  1. Colin 2 décembre 2023 at 15:27

    Merci Rubens pour l’article. Le souvenir de cette finale s’estompe un peu dans ma mémoire (plus que ceux des finales de 1991 et 1996, plus anciens, mais plus heureux).
    Mais je me souviens quand même qu’au 5ème set, Paulo avait clairement baissé de niveau, comme tu dis « Youzhny était rentré dans sa tête » et son jeu s’était effiloché.
    Petite remarque de forme, les « Arnaud », les « Sébastien », les « Guy », ça passe pour nous les quinquas et +, mais pour les jeunes ça doit être un peu abscons.
    J’aime bien ton : « un choix débouchant sur une défaite n’est pas nécessairement un mauvais choix », c’est tout à fait exact, et ça fait, évidemment, écho à un autre « choix débouchant sur une défaite » qui, lui aussi, « n’était pas nécessairement un mauvais choix », celui du même Guy (Forget, pour les 2 ou 3 jeunes qui nous lisent) pour le 5ème match de la finale en Serbie en 2010 où Llodra a endossé le rôle de Paulo et Troïcky celui du Dr Youzh. Mais bon, on a déjà tellement débattu de ce fameux choix (ici d’abord en 2010 puis récemment) que l’on ne va pas remettre le couvert une nouvelle fois.

    J’ai déjà eu l’occasion d’écrire que le choix de la surface (la TB en l’occurrence) n’a finalement que peu d’influence dans le cas d’une finale de Coupe Davis (on parle là de la vraie CD, celle d’avant son désossage par les bouchers de Kosmos), vu que:
    (1) il n’y a qu’un simple ou deux à jouer, rien à voir donc avec les 4 matches pour arriver en quarts à Roland (ou 5 pour arriver en demie, etc.) : c’est après 3 ou 4 matches d’affilée qu’on reconnaît les « vrais » terriens;
    (2) ça se joue en indoor, ce qui atténue les spécificités de la TB.
    Et c’est ainsi que McEnroe en 1984, Philippoussis en 1999 et Cilic en 2018 se sont avérés être tout à fait capables de gagner deux matches de suite sur TB indoor face à des adversaires français qui étaient pourtant supposés avoir plus d’affinité avec la TB (Safin en 2002, franchement, plus personne de sensé ne doutait qu’il serait performant sur TB indoor).
    Tout ce préalable pour dire qu’un Escudé en grande forme (ce qui n’était pas le cas en décembre 2002) aurait très bien pu faire un coup s’il avait été titularisé. Mais bon, le Nicolas Escudé de 2002, ça restait un choix difficile à faire, quelles que soient ses références brillantes en CD (fun fact : en 2001, année de la victoire en CD face aux australiens sur gazon, Escudé avait aussi atteint son meilleur résultat en Grand Chelem, un quart sur le gazon de Wimbledon (battu par Agassi). Mais en 2002, Escudé se fait éliminer dès les seizièmes à Wimbledon par un jeune russe appelé… Youzhny).

    • Rubens 5 décembre 2023 at 12:11

      Colin, je me doutais bien que cette phrase te plairait et te conduirait à remettre sur la table la finale de 2010. On en a déjà discuté effectivement :smile:

      Mais justement…

      Mon point de vue est le suivant : si le Youz avait livré un troisième set du même niveau que les deux premiers, ça aurait sans doute fait quelque chose comme 6/3 6/2 6/2 pour Paulo. Et nous aurions alors été EXACTEMENT dans la même configuration qu’en 2010, avec un parallèle (pour le coup évident) entre Youzhny et Llodra, auteurs d’un non-match. Pour autant, je n’aurais pas exagérément tressé des lauriers à Paulo, auteur d’un match sérieux et solide dans une circonstance ô combien importante, mais pas non plus injouable, comme la réalité s’est chargée de le démontrer. Et pour le coup, Tarpischev aurait eu une excuse que Forget n’avait pas : son joueur démarrant cette finale sur ce cinquième match, il n’avait pas la moindre idée du match qu’il allait faire. Guitou, lui, aurait dû le savoir, puisque le double du samedi lui avait livré beaucoup d’informations.

      Comme tu le disais toi-même, nous parlons dans le vide en refaisant ainsi le match. Mais autant je crois que Youzhny l’aurait emporté également face à Escudé ou Santoro, autant j’ai beaucoup de mal à imaginer Gillou se faire découper en trois petits sets par Troicki.

      Et sinon, par rapport à la terre battue : oui, sur tout ce que tu dis. Je ne me rappelais pas du Youzhny-Escudé de Wimbledon 2003. Je me souviens bien, par contre, de leur match de… Roland Garros 2004, sur terre battue donc, ayant débouché sur une victoire du Français :mrgreen:

      • Nathan 5 décembre 2023 at 17:43

        Troicki qui avait eu le culot de demander « un arbitrage patriotique » lors de cette finale, qui s’est fait rattraper par la patrouille quelques années plus tard pour refus de prise de sang (Tiens ! Déjà ! Mais lui n’étant pas le plus grand joueur de tous les temps avait écopé de 18 mois de suspension, transformé en un an). Cela ne m’étonnerait qu’à moitié si Troicki avait tout fait pour être invincible ce jour là, Simon ou pas Simon. Ok, c’est une supposition malsaine mais qui ne me paraît impossible dans une ambiance si « patriotique » où la fin justifie les moyens.

        • Rubens 6 décembre 2023 at 09:49

          Troicki avait vraiment dit ça ? J’hallucine…

      • Colin 6 décembre 2023 at 20:28

        Il suffit que j’écrive qu’ « on ne va pas remettre le couvert » pour que tu nous fasses passer à table aussi sec :mrgreen:

        La défaite d’Escudé face à Dr Youzh à Wimbledon c’était en 2002… Il n’était vraiment pas à son niveau cette année-là… Par contre je me souviens bien de son run à RG en 2004, son chant du cygne puisqu’il n’a (quasiment) plus jamais rejoué ensuite : sa défaite crèvecœur* en 1/8èmes face au petit méchant loup Coria (abandon à la fin du 1er set perdu 0/6) sera son avant-dernier match en carrière, à seulement 28 ans. Dingue.
        *Je me souviens que j’étais en déplacement professionnel dans le sud le jour de ce 1/8ème Escudé / Coria, et au retour l’après midi je m’étais arrêté sur une aire d’autoroute, et par chance dans la station service il y avait une télé qui retransmettait le match. Je me suis dit « allez je m’arrête un moment pour regarder ». Hélas ça n’a pas duré longtemps…

    • Guillaume 8 décembre 2023 at 19:29

      Escudé jouait blessé. Abdos, je crois. Mais il avait tenté le coup parce qu’il avait de grosses ambitions sur ce tournoi. Le plateau étant ce qu’il était à l’époque, Hewitt faisait figure d’épouvantail cette édition, et puis derrière c’était très ouvert (pas de Sampras, Rater, Goran…)… Et Scud était le seul à avoir battu la Teigne sur herbe lors des deux dernières saisons (Davis 2001 mais aussi Wim 2001, tandis que le Lleyton gagnait Queens X2 et S’Hertogenbosch). Bref, à tort ou à raison, Scud se sentait une chance de gagner Wim. Et puis, patatras, blessure. Il passe laborieusement le premier tour contre un Nobody, et puis cale sur Youyou.

      (Répondu au mauvais endroit. Je parle de Wim 2002. Je reviendrai pour la Davis).

      • Colin 8 décembre 2023 at 20:15

        « Escudé jouait blessé ». Pléonasme en vogue entre 1999 et 2006.

      • Rubens 11 décembre 2023 at 10:00

        Je ne me souvenais plus de tous les détails de cette période, qui semble appartenir à la Préhistoire du tennis puisque des surprises étaient possibles et les favoris n’étaient pas à l’abri d’une élimination précoce.

        Et dans ce contexte il n’était pas interdit, en effet, de projeter de sérieuses ambitions sur le Scud en 2002. Son match contre Hewwit avait marqué les esprits. Donc que lui-même s’imagine candidat crédible à une victoire à Wim ne me paraît pas surréaliste, puisqu’il avait montré, dans une circonstance ô combien importante, qu’il avait le niveau. Mais son physique était trop fragile.

        Ce qui, du reste, ne clôt pas la question du dernier simple de la finale de 2002. Mais je ne me souviens pas de l’état de forme du Scud à ce moment-là. Et surtout, n’avait-il pas laissé un peu trop de gomme dans le double victorieux du samedi ?

  2. Nathan 3 décembre 2023 at 19:25

    Tout à fait d’accord avec cette analyse.

    J’étais présent sur les gradins, lors de ce jour funeste. Que dire d’autre sinon que Youzhny a joué ce jour-là brillamment ? La victoire tendait les bras à Paulo qui jouait vraiment solide, lourd, lifté. Et puis Youzhny s’est mis a élévé son niveau de jeu de façon incroyable. Ce qui était terrible c’est qu’on sentait la défaite arriver rien qu’au bruit des balles plus sèches de Youzhny qui prenait tout plus tôt, plus vite.

    En tout cas, ce n’est pas l’esprit d’équipe qui a motivé la Russie. Les joueurs russes ne s’intéressaient pas au match du petit jeune… sauf au dernier set. J’étais assis pas très loin d’eux. Ils n’arrêtaient pas de bouger, de sortir.

    Et ce ne sont pas les mots de Tarpischev qui ont fait la différence. Tarpischev, c’est le coaching par le silence. L’anti Forget. La puissance du silence pour mieux fait ressortir le mot lâché sans sourire une fois de temps en temps… et encore.

    Il faut se rendre à l’évidence, cette défaite, c’est Youzhny en état de grâce. Point.

    • Rubens 5 décembre 2023 at 13:00

      C’est clair !

  3. Rubens 22 décembre 2023 at 13:26

    Message aux tauliers.

    Je viens de visionner, un peu par hasard, le documentaire « Guillermo Vilas, un classement contesté » paru en 2020 sur Netflix. Saisissant et émouvant portrait du bonhomme, en proie aujourd’hui à des pertes de mémoire mais qui a tenu un journal de bord et enregistré sur cassettes ses états d’âme de champion entre 1973 et 1979. Ce doc est vraiment génial.

    A propos de la grande affaire de son classement…

    L’ATP a fait savoir à plusieurs reprises que le cas de Willy était différent de celui de Goolagong, cette dernière ayant été lésée je crois par une non-prise en compte de plusieurs de ses résultats.

    L’argumentaire en faveur de Vilas n’est pas détaillé dans le doc. Si j’en crois mes lectures, le point de vue de l’ATP est qu’il n’y a pas d’erreur de calcul, pas de résultat oublié, et donc on ne revient pas dessus. Le point de vue de Vilas, et du journaliste Eduardo Puppo qui est désormais sa mémoire, c’est que le classement était publié à l’époque toutes les 3 ou 4 semaines, et que s’il avait été publié toutes les semaines l’Argentin aurait accédé à la première place certaines semaines dès septembre 1975, et évidemment en 1977. Est-ce que j’ai bon ?

    Colin, on a eu une discussion il y a quelques années à propos des tournois secondaires des années 70. A cette époque, j’avais tenté un classement maison pour la période 1968-1973, mais je m’étais vite arrêté, dès 1969, en constatant que le site de l’ATP ne recensait pas toutes les victoires de Laver au cours de l’été 69 (5 je crois, entre Wim et l’US, mais 2 seulement recensées par l’ATP).

    Ma question est la suivante : le site actuel de l’ATP recense-t-il TOUS les résultats du circuit en 1975 ou en 1977 ? Et sinon, où trouver une source plus fiable ?

    Et sinon, en tentant d’élaborer une méthode de classement pour cette époque (sans m’intéresser particulièrement à Vilas ou à Connors), je me suis vite heurté à de nombreuses difficultés.

    Calculer le système de classement des années 70 en utilisant la méthode actuelle est impossible. A l’époque, des tournois disparaissaient, d’autres apparaissaient, il n’y avait pas de créneaux identifiés comme aujourd’hui. Donc, attribuer à un joueur donné des points pour un résultat pendant 52 semaines n’est pas possible.

    Très compliqué d’attribuer une « note » à un tournoi, témoignant de son importance et attribuant donc plus ou moins de points selon cette importance. Gagner à Buenos Aires rapporte aujourd’hui 250 points et n’a pas le même impact qu’une victoire à Cincinnati qui vaut 1000 points. Mais dans les années 70, il n’y avait pas cette hiérarchie. Ma méthode consistait à attribuer un coefficient à un tournoi, en tenant compte de sa dotation, du nombre de top players qui le disputaient, du nombre de tours à gagner, du nombre de matchs en 3 sets gagnants (seulement la finale, ou les demis aussi, ou tout le tournoi, ou pas du tout, etc.), et une prime de coefficient aux 4 tournois du Grand Chelem. C’était un travail de fourmi, mais ça tenait à peu près la route… sauf que c’était incomplet.

    C’est bien la volatilité du calendrier ATP des années 70 qui est le principal problème. Au point que ce pseudo-classement auquel je me suis livré, je ne le calculais que 5 fois dans l’année, au lendemain de chaque GC et en fin d’année, ce qui est pire encore que le calcul de l’ATP de l’époque. Dans mon système, un joueur ayant par exemple gagné à Rome début mai 74 ne se voit attribuer les points de cette victoire qu’au lendemain de Roland Garros 74. Par contre, il conservera ces points jusqu’au lendemain de Roland Garros 75. C’est, au final, un système proche du système actuel, mais moins précis. Et qui n’empêche pas les fluctuations de valeur des tournois. Car si en 74 le vainqueur de Rome l’emporte avec la présence de 6 joueurs du top 10, et en 75 avec 1 seul top 10 et des matchs en 2 sets gagnants, sa victoire lui vaudra moins de points, et il perdra donc des points puisqu’il se verra retirer les points de sa victoire de 74 bien qu’ayant conservé son titre.

    Cette solution me semble être la pire à l’exception de toutes les autres. Vous en voyez d’autres ?

    Toujours est-il qu’avec mon système de classement, qui repose sur une addition de résultats (comme le système actuel) et non sur leur moyenne, Vilas aurait explosé Borg et Connors en 77 et aurait fini n°1 mondial. Il l’aurait d’ailleurs peut-être été dès le lendemain de son sacre à Roland.

    • Colin 24 décembre 2023 at 19:19

      AU FOU !
      Tu t’es lancé dans une tâche gigantesque et impossible mon bon Rubens.
      Personnellement j’avais été beaucoup moins ambitieux et malgré cela j’en avais bien bavé. Mon but était juste d’élaborer un classement mondial annuel personnel en me basant uniquement sur les [15-20] tournois les plus « importants » de chaque année. Pour cela j’avais recherché les tournois avec les tableaux les plus fournis, les dotations les plus importantes, etc. Pour faire cette sélection je m’étais basé sur les archives du site web de l’ATP et sur le livre de Bud Collins « History of Tennis » que j’avais acheté pour l’occasion.
      Pour l’année 1977 voici les tournois qui avaient passé le cut :
      - Roland Garros Cat. 1 (Vilas)
      - Wimbledon Cat. 1 (Borg)
      - US Open Cat. 1 (Vilas)
      - Masters Cup Cat. 2 (Connors)
      - Australian Open n° 1 janvier Cat. 3 (Tanner)
      - Australian Open n° 2 décembre Cat. 3 (Gerulaitis)
      - Philadelphie Cat. 3 (Stockton)
      - Palm Springs Cat. 3 (Gottfried)
      - US Pro (Boston Longwood) Cat.3 (Orantès)
      - WCT Finals (Dallas) Cat. 3 (Connors)
      - Washington Cat. 3 (Vilas)
      - Monte Carlo Cat. 3 (Borg)
      - Rome Cat. 3 (Gerulaitis)
      - Hambourg Cat. 3 (Bertolucci)
      - Canada Cat. 3 (Borowiak)
      - Indianapolis Cat. 3 (Orantès)
      - Alan King/Caesars Palace Tennis Classic (Las Vegas) Cat. 3 (Connors)
      - London indoor Cat. 3 (Borg)
      - Stockholm Cat. 3 (S.Mayer)
      - Johannesburg Cat. 3 (Vilas)

      Cat 1 = 55 pts (V) / 35 pts (F) / 20 pts (DF)/ 10 pts (QF)
      Cat 2 = 35 pts (V) / 20 pts (F) / 10 pts (DF)
      Cat 3 = 20 pts (V) / 10 pts (F)
      Ceci dit mon classement était autant personnel que particulier, car j’attribuais aussi des points à la Coupe Davis (en 1977, c’étaient les australiens Alexander, Dent, Edmondson et Roche qui l’avaient emporté face aux italiens Panatta, Barazzutti et Bertolucci, seuls ces 7 joueurs ayant eu des points grâce à la CD). De plus j’accordais quelques points bonus aux joueurs qui atteignaient la place de n°1 à l’ATP en cours d’année (uniquement Connors en l’occurrence) et un bonus supplémentaire à celui qui finissait l’année n°1 (Connors encore, évidemment).
      Et donc le classement 1977 était le suivant :
      1A VILAS 180
      1A CONNORS 180
      3 BORG 120
      4 GOTTFRIED 105
      5 GERULAITIS 60
      6A RAMIREZ 50
      6A DENT P. 50
      8 ORANTES 45
      9 ALEXANDER 44
      10 BARAZZUTTI 42

      Hé oui, tout ça pour aboutir in fine à une égalité entre Vilas et Connors.
      Sauf que comme signalé au dessus, Connors a eu droit à 15 points de bonus du fait de sa place de n°1 à l’ATP. Donc le vrai classement 1977 hors bonus est le suivant :
      1. VILAS 180
      2. CONNORS 165
      3. BORG 120

      Joyeux Noël à tous.

      • Rubens 27 décembre 2023 at 15:28

        Ah Colin, mon ami, toujours là, toujours fidèle au poste sur des sujets improbables :mrgreen:

        Question : techniquement, comment fais-tu ta classification (catégorie 1 à 3) ?

      • Colin 1 janvier 2024 at 20:52

        Meilleurs vœux pour 2024 à tous les 15-lovers. Mes vœux personnels iront vers la paix dans le monde et la fin de l’hégémonie tennistique de l’Affreux, deux objectifs aussi improbables l’un que l’autre hélas.

        Rubens, pour répondre à ta question, j’utilisais pour mes statistiques multi-annuelles les règles suivantes :
        1/ Quelle que soit l’année de l’ère Open considérée, les 3 tournois du GC que sont Roland-Garros, Wimbledon et US Open sont toujours des Cat1.
        ‘- [Ceci dit j'ai hésité à passer Wimbledon 1973 (grève massive) et RG 1977 (absence de nombreux top players) en Cat2, mais j'y ai renoncé pour diverses raisons trop longues à détailler ici.]
        2a/ La Masters Cup depuis sa création est toujours un tournoi Cat2.
        2b/ Idem pour les JO depuis 1988.
        2c/ Le tournoi de Miami(1) a eu droit lui aussi à la catégorie 2 de 1985 à 1989 inclus, car son tableau incluait 128 joueurs.
        3/ Le choix des tournois Cat3, chaque année jusqu’en 1989 incluse, a été assez complexe, du fait de la non-uniformisation du circuit (d’un côté le Grand Prix, de l’autre le WCT…). Idem, impossible de détailler ici comment j’ai sélectionné chaque année les tournois ayant les tableaux les plus fournis, les dotations les plus importantes, etc. en me basant sur les archives du site web de l’ATP et sur le livre de Bud Collins « History of Tennis ». En revanche depuis 1990 ça a été plus simple, avec les 9 tournois Masters 1000(2) (qui ont changé plusieurs fois de nom depuis 1990) auxquels j’ai rajouté :
        ‘- la coupe du grand chelem entre 1990 et 1999 inclus
        ‘- et le Eurocard Open (Stuttgart indoor) entre 1993 et 1995 inclus puisque ce tournoi était en réalité le 10ème « ATP Championship Series » (nom de l’époque) même s’il a été rétrogradé a posteriori.
        4/ Enfin il a fallu traiter le cas particulier de l’Australian Open. Là aussi j’ai étudié année par année sa dotation, la richesse et la taille de son tableau, pour lui attribuer soit la catégorie 1 (toutes les éditions depuis celle de décembre 1985), soit la catégorie 2 (janvier 1969 à janvier 1971 inclus + décembre 1983 et décembre 1984), soit la catégorie 3 (janvier 1968 + janvier 1972 à janvier 1977 inclus + décembre 1977 à décembre 1982 inclus).


        Notes :
        (1) Delray Beach en 1985, Boca West en 1986, Key Biscayne de 1987 à 1989.
        (2) A noter qu’il ne faut pas se laisser tromper par la page wikipédia en français https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Prix_Championship_Series qui est une fable : un soi-disant ‘Grand Prix Championship Series’, incluant 9 tournois qui auraient été les prédécesseurs des ATP Masters 1000 avant 1990, est une pure invention. Seules les pages Wikipédia en anglais sont exploitables.

  4. Montagne 3 janvier 2024 at 21:52

    Meilleurs voeux tennistiques à tous.

    Les voeux de Colin pour la paix dans le monde, ça ne marche pas depuis la création du monde (environ 4 milliards d’années), alors peu de chance pour 2024 après JC (Jacques Chirac ? Jeremy Chardy ?).
    La fin de la domination de l’immonde ? plus probable que l’hypothèse ci-dessus, mais moins importante quand même. Enfin, on a les satisfactions qu’on peut !

  5. Perse 4 janvier 2024 at 13:04

    Personne pour réagir à ce début de saison ?

    A part que l’ambiance semble bonne et qu’il n’y a pas vraiment d’enseignement à tirer des résultats de Djokovic, c’est tout de même le retour de Nadal qui est à noter.

    Et que dire à part que le tennis semble parfois tourner à la farce quand on voit le niveau de jeu de Nadal, qui semble déjà délirant. Décidemment, ces 2 loulous ne jouent pas le même sport.

    Sinon j’aime plutôt bien la United Cup, qui est une sorte de Hopman Cup de grande dimension avec pas mal de matchs plutôt sympa.

    J’aime bien les doubles mixtes en manche décisive, très marrant de voir à quel point c’est serré et il y a de superbes échange. Il y avait des articles sur la fameuse « convergence » entre ATP et WTA sur le jeu de fond de court, et de facto ces doubles mixtes tendent à confirmer ça.

    Swiatek a l’air en jambe et elle a embauché HH comme sous-chef dans sa boulangerie. Ce sont les favoris pour 500 000$, qui va les plaindre ?

    • Coach Kevinovitch 4 janvier 2024 at 13:50

      Oui, Nadal is back et a gagné deux matches en deux sets ce qui lui permet d’accumuler des matches ce qui est une bonne chose pour lui dans l’optique de tenter un dernier gros coup à Roland-Garros ou aux JO qui auront lieu également à Roland-Garros.

      • Colin 8 janvier 2024 at 18:28

        Les deux bogoss…
        Plus le temps passe et plus Pat Rafter ressemble à Jeff Bridges jeune.

        • Perse 8 janvier 2024 at 19:05

          2024 ne changera rien au fait que je trouve qu’il n’y a qu’1 BG sur la photo et c’est Pat Rafter qui a effectivement un bel air de Jeff Bridge.

          • Perse 11 janvier 2024 at 11:29

            Assez mythique cet article et Patricia avait très bien croqué Dimitrov.

            Pour moi, le vrai éphèbe à la gestuelle esthétique qui a un traitement juste c’est Musetti (et lui a les traits fins pour le coup).

          • Coach Kevinovitch 12 janvier 2024 at 20:35

            Oui Musetti c’est vraiment l’éphèbe tout juste sorti d’une école d’art qui a fait un bac L !

            • Guillaume 15 janvier 2024 at 10:52

              Oui pour l’allure d’étudiant de fac d’art, c’est vrai, mais il a aussi une bonne tête (et musculature soigneusement entretenue) de Staps !

  6. Perse 8 janvier 2024 at 19:25

    Bon premier petit bilan de cette semaine de tennis qui d’expérience ne présage rien du tout de l’AO.

    Tout d’abord, j’aime bien l’United Cup qui distribue quelques points, présente un léger enjeu et permettent un certain nombres de matchs pour les joueurs, indépendamment des résultats.

    J’ai trouvé Zverev très investi et aura joué énormément cette semaine avec plus de hauts que de bas. Plutôt positif comme bilan et il peut se reposer cette semaine.
    Angie Kerber a donné l’impression d’être un dinosaure en terme de jeu avec son service médiocre et son coup droit ni vitesse ni rotation. En revanche, elle a l’air fraîche mentalement et de toujours en vouloir.

    Pour l’équipe France, j’ai trouvé Mannarino égal à lui-même, un joueur véritablement décalé avec sa gestuelle compacte, sa raquette trampoline qui ne donne aucun effet. Il ne donne pas de signe d’érosion et sera capable de faire des résultats cette année encore, même si le Top 15 présente trop de qualité pour qu’il puisse crever ce plafond-là durablement.
    Garcia présente toujours beaucoup d’irrégularité mais est capable d’atteindre un top niveau de jeu quand elle prend le match et le rythme avec peu de faiblesse tennistique (elle sert bien, bouge très bien, solide des deux côtés et est capable de volleyer).

    Iga Swiatek est une experte en vélo et a fait preuve d’une domination tennistique impressionnante sur ce tournoi. Elle a l’air d’avoir amélioré son service qu’elle frappe vraiment fort et elle a aussi une couverture de terrain et un spin en coup droit incroyables qui constitue le « niveau d’après » en WTA.
    HH a été égal à lui-même, tennistiquement très solide mais encore un peu friable sous pression. J’aime bien le regarder jouer en tout cas.

    Je me répète mais j’ai beaucoup aimé les doubles mixtes de l’united Cup, tous les matchs décisifs ont donné lieu à des points géniaux et a vraiment mis en valeur les compétences (frappe de balle, choix de coups et déplacement) de chaque joueur plus que le pur physique. Et à cet égard, les femmes ont été impressionnantes en retour, en rallye et en « main ». Mention spéciale à Siegemund en feu en demi-finale ainsi qu’en finale.

    —————————————-

    Sur les tournoi plus classiques, la grande information est le forfait final de Nadal pour l’AO. Le corps couine mais il est capable d’encore très bien joué, Thompson ayant vraiment fait preuve d’impressionnantes ressources pour gagner son match.

    Dimitrov continue son retour en grâce, c’est cool pour lui mais je continue à le trouver inoffensif pour le Top 10 parce que si sa gueule et son jeu sont superficiellement « jolis », il manque toujours de puissance, d’intention et d’impact.

    A Hong Kong, joli parcours de Shang qui m’a un peu fait penser à Humbert avec sa patte gauche et sa capacité à accélérer la balle, joli parcours. Rublev malgré ses « tantrum » a fait le taf comme souvent dans les tournoi « mineurs ».
    Déçu pour Musetti qui est irrégulier.

    Chez les filles, Rybakina a l’air d’être au point, je serai content si elle gagne l’AO. Elle en a largement le potentiel et elle l’air bien dans ses pompes, ce qui change des Osaka et compagnie.

    • Rubens 11 janvier 2024 at 14:29

      Salut Perse,

      En ce qui me concerne, tout m’ira sauf une victoire du String. Son tournoi à lui a déjà commencé, il est blessé, et plus le tournoi avancera plus il le sera. Le refrain est archi-connu.

      Medvedev restera mon favori de cœur, mais je me contenterai d’une victoire du Béornide s’il le faut. Et en rêvant vraiment, Ruud, Shelton, Musetti, Shapo. Mais bon, là on est vraiment dans le fantasme…

  7. Guillaume 9 janvier 2024 at 12:47

    Bonne année tout le monde ! Et un pavé pour débuter 2024.

    C’est une carrière bizarre, Paulo. 4 titres, tous 250, quand les 2 premiers arrachés consécutivement à 20 ans (Lyon et Moscou, fin 2002) en
    annonçaient bien plus. Peu de secondes semaines en Grand chelem, et jamais plus loin que les 8e. Une seule 1/2 en 1000. Même pas tant de victoires que ça à Top 10 pour un joueur qui le frôla lui-même : 10 en tout.

    Mais beaucoup de matchs marquants. Dont quelques victoires : Roddick au Canada quand Roddick était au top (2005) ; Davydenko en Davis ; et puis, quelqu’un plus haut en a un peu parlé mais c’est un exploit oublié car sans victoire pour l’équipe au bout, Moya sur terre à Alicante. On crut entrevoir l’exploit des Bleus, et puis un jeune Jivaro des Baléares mata le reste de l’équipe de France à lui tout seul…

    Paulo, l’homme des « presque ». Presque vainqueur d’Agassi à Roland en 2002 : mène 2 sets 0 et break dans le 3e -> perd. Presque vainqueur de la Davis (Youyou). Evidemment le monument contre Rafa à RG, ou comment pousser le King of Clay dans les cordes pendant 5 heures pour perdre, même pas en 5 sets, mais « juste » en 4. Et puis aussi, en vrac : mène 2 sets à rien, a 2 balles de match, contre Sargsian, à l’US Open -> perd. Mène 2 sets à rien, a 2 balles de match, contre Canas à Roland -> perd. C’est con, derrière il y avait un WO de Kiefer et une place en quarts assurée (qui plus est dans une partie de tableau pas vampirisée par Nadal, mais avec Puerta puis Davydenko). Et ma petite préférée : une finale à Palerme contre Massu. Il mène 6-5 0-40 au troisième set. Trois balles de titre. Et il ne marque plus un seul point du match. Massu inscrit les 12 points suivants et rafle le trophée.

    Alors après… Etait-ce la tête ? Au-delà de tous les clichés relatifs au « mental », je suis assez convaincu que les premiers pas/matchs, l’issue des premières situations « clés », conditionnent beaucoup de choses. Tu construiras une grande partie de ton blindage ou de tes failles selon la manière dont vont tourner quelques matchs fondateurs à tes débuts sur le Tour. Paulo a eu tendance à tous les perdre, qui plus est après des retournements de situations douloureux… C’est difficile de corriger le tir après. Tu as tes propres démons intimes, et tes adversaires la conviction que rien n’est jamais fini… On peut aussi y voir la part de tennis : Paulo, c’était pas du tennis très fin, ni très varié (« le tennis agricole » pour les anciens ici). Autrement dit, si l’adversaire prenait la mesure du plan A, Paulo n’avait pas grand-chose d’autre à proposer pour inverser la tendance devenue contraire.

    Après, il faut voir aussi qu’il a récolté de ses défaites et ses blessures (et notamment via un Intérieur Sport qui fit beaucoup aussi pour la réputation de l’émission) une cote de sympathie à laquelle un tennis et une personnalité pas funky, funky ne le prédisposaient pas forcément.

    Fun fact (ou non) : en titres, finales, résultats en grands tournois, meilleur classement, victoires à Top 10, PHM c’est peu ou prou Arnaud Boetsch. Mais l’un a sauvé les 3 balles de match qu’il fallait, quand l’autre est resté au seuil des 2 derniers points…

    • Colin 9 janvier 2024 at 22:51

      Kulti Youzhny même combat (mais pas même résultat)

    • Rubens 10 janvier 2024 at 15:29

      Salut Guillaume, salut à tous et meilleurs vœux tennistiques pour cette nouvelle année !

      Une petite coquille : Paulo était mené 2 sets 0 par Canas à Roland 2005 (tu écris l’inverse, je crois), et il a presque réussi sa remontada en ayant effectivement 2BM.

      Je te rejoins dans les grandes lignes sur les défaites de Paulo dans ses premières années. Friable mentalement, il l’a été, sans aucun doute, et il l’aurait peut-être été beaucoup moins s’il n’avait pas connu, aussi jeune, autant de défaites sur un fil, à un âge où elles auraient pu être des victoires fondatrices.

      Je n’avais pas songé à la comparaison avec Arnaud Boetsch, mais elle est éclairante en effet, elle illustre même jusqu’à la caricature ce que je dis dans l’article. Nous avons deux joueurs aux palmarès très similaires, le mimétisme étant poussé jusqu’à la meilleure place atteinte (12ème), éphémère dans les deux cas. Mais dans l’imaginaire collectif, deux souvenirs radicalement différents, parce que pour l’un le souvenir qui domine est celui de la victoire contre Kulti, pour l’autre celui de la défaite contre le Youz. C’est juste dément de voir à quel point la Coupe Davis a une résonance particulière en France. Thierry Champion, Rodolphe Gilbert, Paulo, Richie, envoyés direct à la benne des losers pour cause de défaite en match DECISIF de Coupe Davis. Alors que sur ces mêmes rencontres, les défaites de Boetsch, Leconte, Grosjean, Clément, pèsent au final tout aussi lourd.

  8. Jo 11 janvier 2024 at 20:15

    Amélie Castera devient présidentiable…

    • Rubens 12 janvier 2024 at 10:10

      Et Rachida Dati sera sa grande rivale.

      • Jo 13 janvier 2024 at 20:27

        Et ton amour d’adolescence commet une double faute sur la première balle de break du premier jeu du premier match.

        • Rubens 14 janvier 2024 at 00:59

          Ah Jo, tu me fais du mal…

          La récente mort de Delors a remis au goût du jour le présupposé que certains décident de faire quelque chose, quand d’autres décident d’être quelqu’un. Je te laisse deviner de quel côté se trouvent Amélie et son gouvernement.

          • Guillaume 15 janvier 2024 at 11:04

            « La différence entre le commis et le ministre réside en ceci qu’un commis se fait en une vie avec beaucoup de méthode quand un ministre se fait en trois mois avec beaucoup d’astuce. »

  9. Jo 12 janvier 2024 at 22:19

    « On fait le mal soit par égoïsme, soit par jalousie, être méchant avec quelqu’un qu’on envie. La méchanceté, c’est rarement l’expression du bonheur et les gens méchants sont souvent malheureux. »

    https://youtu.be/NY-7_-LDkBM?si=NxS6CAckWKO8HYsW

  10. Jo 14 janvier 2024 at 19:38

    « Je n’aurai pas regardé une seule seconde de Roland-Garros. Pas une seule. Je n’y arrive plus. « Roland » à la télévision, je ne supporte plus (de toute façon, je n’ai pas la télévision). Impression qu’il ne se passe plus rien sur les courts. Qu’on oscille entre l’événement et le non-événement, entre l’excitation passagère et le néant absolu. Dieu sait si j’en ai regardé des matchs, si j’en ai suivi des Internationaux de France et d’ailleurs. Mais, là, ça ne prend plus, sur moi : je ne vois qu’un être humain vêtu de blanc renvoyer une balle jaune en direction d’un être humain similaire, le tout sur fond orange. Et puis je ne connais plus personne à « Roland ». Il y a trop de nouveaux. Il n’y a que des visages neufs, des patronymes qui ne me disent rien. Mon attention ne s’accroche plus, comme jadis, à des noms dont l’évidence m’enchantait : Noah, Connors, McEnroe, Lendl, Chang. Le suspense, alors, était à son comble. On pratiquait le name dropping, on échafaudait des hypothèses, on séchait les cours pour retrouver les commentaires avisés d’Hervé Duthu. On suivait ça comme une série policière, on ne ratait aucun rebondissement. Nerveux, on guettait le moindre faux rebond. Suis-je un brin trop nostalgique ? Ai-je tort ? Je n’arrive pas à savoir si c’est moi qui ai vieilli ou Roland-Garros qui a changé. Suis-je à ce point dégoûté de la télévision que j’ai tendance à ouvrir les chefs d’œuvre de la littérature ou à aller au cinéma plutôt que d’aller regarder chez quelqu’un (mais chez qui ?) ?

    Grâce à McEnroe, le tennis était devenu un art. Il y a art lorsqu’il y a transgression, non des règles, mais de l’utilisation des règles. Fisher a réinventé les échecs non pas en modifiant la marche des pièces, mais en osant des combinaisons à la logique démente. Le n’importe quoi, du point de vue du profane, répond toujours, du point de vue du génie, à des lois précises, à une mathématique cohérente, à une tactique inédite. McEnroe pratiquait un tennis non-euclidien ; il nous démontrait que, avec une raquette et une balle jaune, il existait des milliers de configurations impensables, des scénarios qu’aucun scénariste n’eût pu imaginer. Son service n’était pas répertorié : avant lui, les montées au filet n’avaient jamais eu cette audace, presque enfantine (toujours comme Fischer) ; on reconnaît le coup (c’est le cas de le dire) de génie, bien souvent, à sa simplicité, à l’épure de son trait. McEnroe fut, en cela, aussi (et par ses innovations perpétuelles) le Picasso des courts. Son style ? Lui seul pouvait l’imiter : le génie est également (voir Céline) celui qui se pastiche le mieux. Ce n’est pas tout : les grands artistes sont aussi ceux qui, sans jamais se renier ni se brader, savent toucher le public (Renoir, Proust, Jouvet, Mozart) : ce fut le cas de McEnroe, malgré quelques sifflets qui sont, là encore, l’apanage des demi-dieux. »

    Yann Moix – Hors de moi (Journal)

    • Colin 15 janvier 2024 at 19:59

      « McEnroe pratiquait un tennis non-euclidien »
      Tiens c’est bizarre, l’expression « non-euclidien » avait été utilisée ici (ou peut-être plus tôt, à l’époque de Sportvox), par l’un d’entre nous (désolé, je ne me souviens plus qui… peut-être Patricia?) pour désigner Victor Troicki. Mais bon, c’était plutôt relatif à la forme de son visage. Ensuite, beaucoup d’entre nous ont adopté ce sobriquet pour désigner Trotski (exemple, William en 2013).

      • Sam 16 janvier 2024 at 10:57

        Nous avons je crois dans nos archives 15L au moins un texte sur Mac Enroe en tous points infiniment supérieur à la littérature de ce Monsieur Moixe.

        • Rubens 16 janvier 2024 at 17:40

          Et donc, Yann Moix aurait-il pompé l’expression du côté de 15-Love ?

          Je confirme en tout cas pour Troicki le non-euclidien, l’un d’entre vous l’a ressorti dans la discussion sur mon article sur la finale de CD 2010. Je me suis gratté la tête quelques secondes avant de comprendre que dans le contexte il ne pouvait s’agir que de Troicki.

  11. Rubens 18 janvier 2024 at 11:33

    Bon, c’est pas tout ça, mais il y a un Australian Open en ce moment…

    Le Ruud-Purcell était magnifique. Mon Casper est passé, de justesse. Il est dans la partie de tableau de Zverev, avant un éventuel quart contre Carlitos. Je suis modérément confiant sur l’issue du tournoi, mais je prends ce qui est à prendre, cette première semaine n’est pas trop mal. Je prends note d’une légère embellie du tennis français. Pas non plus de quoi s’enflammer, mais c’est toujours bon à prendre.

    • Guillaume 18 janvier 2024 at 11:40

      J’avais découvert Purcell contre Carlitos à Cincy l’an passé et j’avais été agréablement surpris. Il a un jeu très sympa. Après comme beaucoup d’Australiens c’est un intermittent du top niveau en simple : tu le vois en janvier, les 3 semaines de gazon, voire en août / septembre sur dur US, épicétou. Chaque pays traîne ses tares endémiques, en fait :lol:

      • Guillaume 18 janvier 2024 at 11:42

        Tout le monde s’en fout aujourd’hui, mais bons résultats en double par ailleurs, là aussi à l’image de ses compatriotes : vainqueur de Wimbledon avec Ebden il y a deux ans, finaliste à l’OA par ailleurs.

      • Rubens 18 janvier 2024 at 13:27

        Et moi je l’avais repéré lors du dernier Roland, contre Thompson puis contre Nishioka. Très beau jeu en effet, complet et ne rechignant pas à venir au filet où il est très adroit. Sur terre battue c’était vraiment un très beau spectacle, d’autant que dans mon souvenir il se déplaçait très bien… mais Nishioka aussi ! C’était l’objet de mon commentaire devenu article.

  12. Sam 18 janvier 2024 at 14:59

    Effectivement, il y a un OA, et une sorte de balbutiement français…
    Et bien content pour Cazaux, tout ce qui peut claquer le beignet de Rune me réjouit. Cazaux a jusqu’ici été un peu dans l’ombre de Fils VanAcheu, because blessures je crois. Un peu comme Tsonga en son temps, qui avait mis un peu de temps à rejoindre ses copains pour les mêmes raisons (?).
    Pas vu le Fils d’ailleurs, mais j’ai lu qu’il s’était rendu coupable d’une « célébration » (mon Dieu, la culture foot) à un très mauvais moment (revenir à 30A sur un joli coup), avant de perdre le jeu. M’étonne pas de lui. S’il était passé on était carrément dans le renouveau du tennis français ahaha, vu que ça va pour son pote Acheu, pour Manna, pour Humbert. Et pour l’instant.

  13. Rubens 19 janvier 2024 at 15:58

    Match énorme de Manna. La volée amortie est juste sublime de délicatesse. Allez les Bleus.

    Et vive le Québec libre.

  14. Rubens 20 janvier 2024 at 11:32

    Et dites-moi, mais tout ceci commence à prendre une forme intéressante ? Cazaux ? OK, je prends. Hurkacz au prochain tour, je prends. Attention, match difficile.

    En quarts ? Normalement Meddy, mais vu son début de tournoi j’en suis à ne même pas espérer qu’il aille plus loin. Je voudrais vraiment qu’il aille exploser Carlitos en demi et le String en finale, mais s’il n’a pas le niveau autant laisser passer Félichou. Il y a Dimitrov aussi dans les parages, mais je préfère Félichou, qui échoue encore et encore contre les meilleurs, mais depuis moins longtemps que Grigor. Avec Félichou il y a un espoir, ténu certes, mais réel.

    Quoi qu’il en soit, j’ai lu régulièrement ici, à propos des no-names traversant un tableau du GC en étant totalement en feu, le regret, voire l’exaspération, que ce ne soient jamais des Français. Savourons donc Arthur, qui n’est d’ailleurs pas nécessairement amené à n’être qu’un feu de paille vu son âge. Et ne perdons pas de vue qu’une belle percée comme celle-ci est une surprise à Melbourne mais relèverait du miracle à Paris, le rapport du tennis français à la terre battue étant ce qu’il est.

    Allez Manna ! Tu ne connais pas encore ton adversaire, fort bien. Tu vas donc réussir, parce que tu ignoreras que c’est impossible :smile:

  15. Perse 20 janvier 2024 at 22:15

    C’est fou que même pour un GC, l’activité soit si calme, nous sommes vraiment les 3 derniers mohicans…

    La défaite de Swiatek est tout de même un coup de tonnerre qui confirme que rien n’est jamais couru d’avance. C’est fou ! Lors de la United Cup, elle avait vraiment fait passer son opposition pour des amateurs, et finalement elle cède contre une joueuse sans pedigree particulier (Noskova n’était pas un dark horse comme ils disent là-bas).

    La défaite de Rybakina pour surprenante qu’elle soit peut être mise en parallèle avec celle de Sinner à RG l’année dernière : c’était le destin qui avait décidé de faire chier. Pour avoir regardé le tie-break, ce n’est pas faute d’avoir essayé et réaliser de très beaux coups sauvés de façon miraculeuse. Chapeau aux deux !

    J’ai l’impression que la cote de Mannarino auprès des suiveurs et du circuit a bien augmenté de par l’anachronisme de son jeu et la simplicité de sa façon d’être. Et le fait est qu’il réalise des points ponctuellement sensationnels (cette volée découpée !!!).

    Le béornide d’Italie autrichienne roule pour le moment sur le tournoi, ce n’est guère rassurant puisque trop souvent, le premier mur fracasse ce genre de joueur. Je trouve ses progrés patents et le travail investi très visible. Il n’a certes pas la main, comme Zverev mais il utilise beaucoup mieux les montées à contre-temps et volleye nettement mieux.
    Combiné avec son rythme du fond des deux côtés (dans le podcast Tennis Legend de 2O22, Manna parlait avec admiration de la capacité de Sinner à constamment réaccéler la balle, peu importe comment elle était servie), cela en fait un sérieux candidat au top 4 et vainqueur de GC.

    Passons sur Dimitrov.

    Petite déception pour Lehecka qui a perdu trop rapidement. Content de revoir Shapovalov, lui ce serait tellement cool pour le plaisir des yeux de le voir aller loin (avec Musetti pour l’ensemble du package).

    • Jo 22 janvier 2024 at 07:54

      Peu d’activité, en effet. Il faut dire que se profile un défilé de tanks et autres bulldozers en deuxième partie de tournoi. Dans un monde idéal, le dernier carré réunirait les quatre beaux gosses esthètes, Fanou, Grigri, Lolo et Denichou.

  16. Achtungbaby 22 janvier 2024 at 10:36

    Mannarino, qui n’aime pas connaître le nom de son adversaire avant de jouer a été servi : ça a été tellement vite contre Djoko qu’il a failli ne jamais savoir contre qui il a joué !

  17. Achtungbaby 22 janvier 2024 at 10:40

    Tellement déçu que Nadal aille bâfrer les pétrodollars en Arabie Saoudite comme les footeux. Je pensais qu’il était parmi ceux qui avait le plus de conscience morale. Je me suis donc lourdement trompé.

    Ils attendent de s’étouffer avec leur fric avant de lever un peu le pied ?

    • Sam 23 janvier 2024 at 15:28

      Je plussoie complètement. Je n’attendais rien de spécial de Nadal ni de quoi que ce soit d’ailleurs sur ce genre de sujet, mais tout de même, je reste bêtement candide et amer devant cette espèce de fatalité qui veut que lorsqu’on est tennisman, on ne connecte jamais deux neurones « politiques » en ligne.

      Dans le même ordre d’idées modérément optimistes, et beaucoup parce que mon job consiste pour partie en m’attaquer aux sujets harcèlement, violences, etc, et que je me disais qu’un jour, ça serait pas mal – courageux mais, pas mal – d’aller voir du côté de ma fédé de tennis, je lis avec consternation la prise de position d’Amélie Oulala Castera qui dénonce un rapport parlementaire « militant » et « instrumentalisé à des fins politiques »…

      • Rubens 24 janvier 2024 at 10:07

        Cette chère Amélie vit en effet une période quelque peu mouvementée. Mais ce que ses déboires illustrent, c’est avant tout les réflexes conditionnés d’Amélie et d’autres membres de ce gouvernement, qui baignent dans leur milieu depuis le berceau et qui ne voient pas que ce milieu n’est qu’un isolat.

        C’est comme le String, d’ailleurs, qui ne comprend pas que les publics qui viennent le voir jouer ne sont pas tous des Serbes.

        • Perse 24 janvier 2024 at 11:50

          C’est vrai que cette chère AOC fait preuve d’un talent burlesque, nettement plus old money que l’AOC américaine qui a au moins bossé comme serveuse.

          A son crédit, elle est quand même plus mignonne que Balladur! (mais moins que Brune Poirson).

          • Rubens 24 janvier 2024 at 12:00

            J’apprends toujours des choses avec toi. Je ne savais même pas qui était Brune Poirson :smile:

    • Anne 26 janvier 2024 at 09:57

      Il ne faut pas oublier que Nadal n’avait eu aucun scrupule, tout comme Djokovic, à signer pour jouer une exhibition là bas alors que l’Arabie saoudite venait d’assassiner le journaliste Khashoggi. il n’avait dû alors son salut qu’à une blessure pour une fois fort opportune. Et à l’époque, le pays n’avait pas encore réussi à s’attirer les faveurs de tant de stars ou dirigeants sportifs

  18. Kristian 22 janvier 2024 at 12:22

    Bon, c’est calme mais il faut aussi reconnaitre que cette deuxieme semaine est pour l’heure assez calme aussi et tout semble rentrer dans l’ordre. Dans le haut du tableau la demi Djokovic-Sinner semble depuis longtemps inevitable et il y aura largement match vu que l’italien n’est pas redescendu de son nuage de fin 2023.
    Plus indecis en bas. De gros matchs en perspective

  19. Rubens 23 janvier 2024 at 12:31

    Bon, manifestement tout rentre dans l’ordre. Pour moi, il ne reste plus que Daniil pour apporter un peu d’intérêt à cette fin de tournoi. Et encore, il est loin de son meilleur niveau, il faudra qu’il passe Hurkacz et ce ne sera déjà pas si simple.

    Il y a donc, pour moi, l’espéré mais très improbable (Medvedev), l’espoir crédible mais qui ne me fera ni chaud ni froid (Sinner), l’espoir crédible que je ne souhaite qu’à la marge pour renouveler les cadres (Carlitos) et l’abominable mais hélas le plus probable avec le String.

  20. Kristian 23 janvier 2024 at 13:45

    Et encore une fois, Fritz, 26 ans, qui lache petit a petit prise physiquement, face a l’affreux, 36 ans, qui lui monte en regime au fil des heures. Alors OK, super athlete, super pro, super motive, super prepare, mais serieusement comment c’est possible?

    • Rubens 23 janvier 2024 at 16:34

      Kristian, tous les éléments de réponse à ta question sont rassemblés dans le Djokogate australien voici 2 ans.

      1. Il a présenté une fausse attestation de Covid.

      2. Tennis Australia lui a payé les frais d’avocats, ce qui indique clairement de quel côté de la barrière ils se situaient.

      3. Les autorités fédérales australiennes ont fini par le remettre dans l’avion, non pour ses fautes, mais parce que la question de sa participation au tournoi était une question d’ordre public.

      4. Le règlement de l’ATP concernant la falsification de documents médicaux n’avait curieusement plus cours.

      5. Ni l’ATP ni personne en Australie n’a remué le petit doigt suite aux révélations de la presse européenne sur le Timestamp de l’attestation de Covid. Nous étions pourtant dans un cas d’école de falsification de document médical.

      6. Aucune voix ne semble s’être élevée en Serbie pour critiquer son comportement. Ils ont organisé une manifestation géante de soutien à leur Dieu, une conférence de presse absolument burlesque avec le père et le frère. Toute honte bue.

      7. Corollaire du 6 : dans un pays, que j’ai réellement découvert à ce moment-là, où la fibre nationaliste l’emporte sur tout autre considération, on est en droit de s’interroger sur la validité de TOUS les documents que produit le staff médical du Phallostrate.

      • Perse 24 janvier 2024 at 12:48

        Fort bien résumé.

  21. Sam 23 janvier 2024 at 15:44

    La sympathie que j’ai pour Rublev et qui provoque en général mon intérêt pour les GC jusqu’aux 1/4 de finale et jamais plus loin s’écrase sur ce tie break du deuxième set où il vient de perdre 5 points de suite…
    Bien entendu, une victoire de Rublo en GC semble très hypothétique, après tout il n’est que 5ème mondial. Mais une demie, un jour, c’est trop demander ou quoi ?!

    • Kristian 23 janvier 2024 at 16:30

      Je pense qu’un jour il jouera la quinzaine de sa vie, transformera sa nervosite en energie positive et gagnera un GC. Comme Korda ou Ivanisevic, ces mecs de l’est un peu cingles mais forcement sympathiques

      • Sam 23 janvier 2024 at 18:52

        Moui, j’aimerais bien, à ceci près que Korda s’est quand même fait choper par la Doping Patrouille dans la foulée et qu’Ivanisevic avait multiplié les runs à Wimby…Avec ce bon Rublo, le problème est que les 4 devant lui ne sont pas devant lui par hasard, Sinner vient encore de le prouver aujourd’hui. Autre problème : le tennis de Rublo. Clairement, il semble être arrivé au bout de l’expression de la stratégie patator, et ne semble pas exactement décidé à creuser autre chose…

    • Rubens 24 janvier 2024 at 09:49

      Sam, moi aussi j’aime bien le personnage de Rublev, mais question tennis je suis bien obligé de reconnaître que Sinner fait montre d’un peu plus de finesse :mrgreen:

      • Perse 24 janvier 2024 at 13:57

        le travail investi par Sinner paie d’un point de vue tennistique, je trouve qu’il s’est amélioré au filet et cela l’aide à abréger certains points.

        Son niveau de base en fond de court est tel que ça le pérennise dans le Top 10 mais ses progrès au service (de plus en plus précis et plus puissant qu’avant également) ainsi que les progrès devant la ligne de fond de court l’ont fait changer de dimension.

        Après, va-t-il lui aussi prendre le mur Djokovic ? C’est souvent ce qui arrive dans ce genre de contexte.

  22. Rubens 24 janvier 2024 at 12:55

    Message à tout le monde : c’est moi ou 15-Love rame comme un Rublev devant disputer un quart en GC ?

  23. Rubens 24 janvier 2024 at 19:16

    En réunion toute l’après-midi, et que vois-je à la sortie ? Une vraie surprise. Enfin.

    Je n’ai pas vu une seule balle du match, mais si j’en crois le compte-rendu d’Eurosport, Carlitos pêche par manque de plan B quand le plan A ne marche pas. Et en effet, il n’a pas encore la capacité à trouver la solution quand les sensations sont moins bonnes.

    Je ne clouerai pas au pilori pour cela. La domination de Federer, Nadal, Djokovic, doit beaucoup à l’étendue de leur palette et des solutions qu’ils sont (ou étaient) capables d’apporter à des adversaires difficiles à un instant T.

    Sampras perdait une dizaine de matchs dans l’année, et pas seulement contre des Golgoths. Il faut dire que des Ivanisevic, Krajicek, Stich et autres Korda n’avaient pas sa constance, mais ils avaient un talent capable de rivaliser avec le sien à un instant donné. C’est exactement la même chose ici avec Zverev. Je ne suis guère confiant sur la capacité d’Alex, dans l’hypothèse d’une finale face au String, à reproduire le match d’aujourd’hui. Parce que le String le forcera, encore et encore, à jouer le coup de plus. Par contre, face à Carlitos, ça passe.

    Depuis son explosion au plus haut niveau, je n’ai jamais fait partie des aficionados d’Alcaraz. Je trouve son jeu spectaculaire et enthousiasmant, mais il était dans une phase ascensionnelle où il jouait sans pression, et j’attendais de voir ce qu’il donnerait quand l’euphorie serait retombée. Nous y sommes. Se tourner sans cesse vers son clan pour signifier sa satisfaction ou son désarroi, c’est symptomatique d’un besoin d’être rassuré, d’une incertitude persistante, et donc d’un joueur pas encore arrivé à maturité.

    Sa trajectoire n’en est pas moins exceptionnelle, et je n’ajouterai pas ma lyre au concert des déclinologues qui lui conseillent depuis l’été dernier de se séparer de son entraineur. La question pourrait en effet se poser un jour ou l’autre, s’il s’avère que sur une longue durée il plafonne et se fait battre de plus en plus régulièrement par des seconds couteaux. Ce questionnement-là, il est désormais urgent pour Tsi², il ne me semble pas urgent pour Carlitos.

    • Kristian 24 janvier 2024 at 22:37

      Je n’enterrerais pas Zverev si tôt s’il jouait contre Djokovic. Avant sa blessure en 2021 il avait pris le dessus sur Djokovic sur dur. Lui infligeant 2 défaites douloureuses en l’éliminant des JO puis des Masters avant de gagner l’un et l’autre. S’il revient à ce niveau.. non son vrai problème ça va surtout être Medvedev

    • Perse 25 janvier 2024 at 13:27

      Pour ceux qui comprennent la tactique en tennis :

      Comment expliquer que Zverev réussit mieux contre Djokovic que Medvedev alors que ces deux joueurs ont des profils similaires ?

      En effet, je vois Medvedev comme le phasme n°1 et Djokovic comme le phasme n°2 mais qui conserve mieux son service en dépensant moins d’énergie avec sa précision.

      En tout cas c’est déjà la deuxième fois que Zverev bouffe en GC Alcaraz et je comprends qu’il réussit ça en neutralisant son rythme en tapant fort au centre (peu d’angle), courant bien derrière les balles et in fine à faire exploser Alcaraz qui prend le risque de trop. Est-ce que mon analyse est bonne ?

      • Rubens 25 janvier 2024 at 14:55

        Salut Perse,

        Je n’ai pas la prétention de comprendre grand chose à la tactique en tennis, bien que l’école de Wilander :smile: soit une des meilleures en la matière. L’analyse de ce qui se passe sur le terrain est de toute façon un exercice difficile.

        Et encore plus quand on parle de Daniil Medvedev.

        Deuxièmement, quand on rentre dans l’analyse tactique, il ne faut pas perdre de vue la dynamique fluctuante d’un match, où la dimension tactique peut être première à un moment donné mais secondaire pendant le reste du match.

        Exemple, lors de la finale de l’US 2021.

        Tu as les schémas tactiques de Daniil qui apparaissent dès le début du match, avec des balles longues au centre. Le Djoker est condamné à attaquer de la manière qu’il maîtrise le moins, depuis le centre, qui offre moins d’angles. Difficiles à attaquer, en plus, car les balles sont très longues. Il n’a pas la patiente du Russe, et il finit par attaquer quand même, avec pas mal de déchet.

        Deuxième temps, le Djoker ayant perdu le premier set cherche à abréger les points pour échapper à cette emprise. Le match est hyper serré à ce moment-là, et le Serbe n’est pas loin de le faire tourner. C’est là que le match se décide, car un Djoko qui parviendrait à prendre le large dans le deuxième rendrait l’issue du match très incertaine. Mais c’est Daniil, bien conscient de ce qui se joue à ce moment-là, qui finit par faire le break pour mener 3/2.

        Troisième temps, le String balance sa raquette devant son absence de réussite. Le match n’en est qu’à sa moitié, mais il est terminé. Il se liquéfie, et la fin du match particulièrement tendue est une affaire d’émotions bien plus qu’une affaire tactique, le Russe ayant une réelle tremblote au moment de conclure.

        Je pourrais te prendre le contre-exemple, celui de la finale de l’US 2023, avec un Daniil qui cherche à passer en force le String pendant tout le 2ème set, qui lui met des accélérations dans tous les sens, qui vient conclure au filet s’il le faut, bref, c’est Daniil qui cherche à être agressif et à prendre le contrôle des échanges. Ca donne un milieu de deuxième set réellement dominé par Medvedev… sauf que le Desperado tient bon jusqu’au tie-break, qu’il remporte. Et là encore, la partie purement tactique du match est terminée.

        Tout ce long préambule pour te dire que l’explication tactique à la dynamique et au résultat d’un match est souvent insuffisante, même si elle existe bel et bien. Et quand tu me parles de Zverev, Djokovic et Medvedev, je crois qu’il faut d’abord préciser que chacun des trois a battu les deux autres à plusieurs reprises, et donc qu’il n’est pas si évident que Zverev ait plus de mal avec Medvedev qu’avec Djokovic. Dans leurs h2h, une bonne partie des résultats s’expliquent par la méforme (parfois toute relative) de l’un ou de l’autre.

        Je relativiserais donc la victoire de Zverev sur le Renégat aux JO de 2021, parce qu’elle doit beaucoup à l’écroulement mental de Djoko, signe avant-coureur de sa débâcle new-yorkaise quelques semaines plus tard. Il ne devait jamais perdre ce match, et il s’est liquéfié tout seul. Je ne vois vraiment pas la difficulté particulière que lui aurait posée Zverev à ce moment-là. Par contre, la finale du Masters quelques mois plus tard, là oui c’est Alex qui réussit un grand match.

        Venons-en à Medvedev, et à sa tactique désormais célèbre (bien que non-systématique) de reculer pour retourner le service adverse. Il a expliqué lui-même que c’était pour se donner plus de temps pour lire la trajectoire et pour frapper le retour à la bonne hauteur. C’est le seul truc que je crois avoir compris à sa mécanique interne : il n’est jamais meilleur que quand il frappe à plat à hauteur de son ventre. Il déteste donc la terre battue, qui prend davantage les effets et qui le condamne, pour peu qu’en face le type sache lifter, à jouer à hauteur d’épaule, ce qu’il déteste par dessus tout.

        Face au String, Daniil se met en difficulté en reculant en retour, et il évite d’ailleurs de trop le faire. Le service de Novak se distingue davantage par sa précision que par sa vitesse. En reculant en retour, Daniil lui offre plus d’angles. Par contre, face au gros serveur qu’est Zverev, le Russe fait sans doute le bon choix de reculer.

        • Perse 25 janvier 2024 at 15:48

          Merci pour ces explications, super intéressantes.

          Lors de la première finale du Masters 2018 où Zverev avait déjà battu Novak, j’avais vu passer un article de l’ATP sur cette fameuse bataille du centre d’ailleurs.

  24. Perse 25 janvier 2024 at 13:07

    Sabalenka a gagné contre Gauff qui continue à progresser.

    La Bélarusse gagne vraiment par sa surpuissance mais elle court aussi très bien alors qu’elle a vraiment un gabarit surdimensionnée. Cela contredit le paradigme que c’est la qualité de déplacement qui prime.

    Autant c’est clairement le cas chez les hommes, mais chez les filles taper très fort fonctionne encore très bien (Swiatek alliant les 2 qui la mettent au-dessus du lot 98% de ses matchs).

  25. Nathan 26 janvier 2024 at 09:27

    Enfin !

    • Anne 26 janvier 2024 at 09:48

      Merci Janick mais aussi merci à toi. Ton travail a fini par porter ses fruits. Notre reconnaissance est éternelle

  26. Rubens 26 janvier 2024 at 10:20

    Oui, le Béornide. Oui. OUI !!!!!! Après avoir décimé la dernière femelle ursidée des Alpes juliennes, je vois que tu es passé au lynx. Manifestement ça te réussit. Quelle maîtrise !

    Nathan, ton séjour en Bosnie n’est pas terminé. Slip est à terre, mais il est toujours n°1 mondial et on n’en est pas encore débarrassés. La vigilance reste de mise.

  27. Perse 26 janvier 2024 at 10:23

    Honnêtement des 3 candidats encore en lice, mon coeur penche pour Sinner qui mérite largement un GC pour l’ensemble de son oeuvre depuis 2 ans et dont le tournoi a été très impressionnant jusqu’à maintenant.

    Bien que Medvedev soit marrant avec son sourire en coin, sa « fouinerie » et son sens tactique, il est tout de même moche et pénible à voir évoluer.

    Zverev vainqueur serait l’aboutissement d’un arc scénaristique propice au storytelling depuis sa grosse blessure de 2022.
    Autant j’aime bien le communicant (il a de la prestance et parle très bien devant les médias), le joueur a également une certaine esthétique (le service et le revers notamment) mais il est bien terni par ses affaires conjugales.
    Et s’il y a présomption d’innocence, les éléments dévoilés par la presse ont déjà un air de déjà-vu qui en font un vrai Janus.

    Cela dit, j’ai trouvé une vraie évolution dans son comportement à l’United Cup, notamment en double mixte. En effet, rappelez-vous les Hopman Cup avec Kerber où il jouait toutes les balles en dépit du bon sens avec un sexisme éhonté. Cela n’a pas été le cas cette année tant avec Kerber que Siegemund et il a l’air d’avoir développé un sens collectif plus aigüe. D’ailleurs il a porté l’Allemagne tout du long avec un nombre record d’heures passées sur le court.

    Chapeau en tout cas à l’homme-carotte pour ce match plein de maîtrise. Etouffer aussi proprement une telle légende du jeu à ce stade de la compétition est rare, et normalement signe d’habiliter à entrer dans le cénacle des vainqueurs de GC.

  28. Colin 26 janvier 2024 at 11:46

    Rhâââââââââââââ…. Lovely!

  29. Nathan 26 janvier 2024 at 13:46

    Tous les « sans gluten » ne se valent pas. Je pense que le Parrain du tennis a dû se faire refourguer une boîte périmée. J’aimerais bien vivre assez longtemps pour voir un jour la supercherie enfin dévoilée, même si j’ai ma petite idée sur la question.

    L’Italien est effroyablement efficace. Effroyablement. Mais vu sa tête, il doit savoir depuis longtemps qu’il n’aura jamais ni amour ni vin. Tout ça pour dire que, même si ce qu’il fait est très bien fait, et très difficile à faire, je ne suis pas en extase.

    N’en déplaise à Rubens, Alcaraz, c’est tellement brillant, épatant, surprenant, que je suis bien marri depuis sa défaite. Marri et inquiet. D’autant plus inquiet que sa technique est quasi parfaite, son énergie sans limite, son envie manifeste. Hélas, trois fois hélas ! C’est la tête qui ne suit pas. Comme je dis toujours, même si je ne l’ai jamais dit ici, si la défaite est douloureuse, la victoire est dangereuse (psychiquement, j’entends). Dit autrement, gagner un Grand Chelem, c’est comme la bandaison, cela ne se commande pas, même si dans les deux cas, on est plein de bonne intentions. Moi qui suis un adepte de la stabilité, je pense qu’il faut qu’il vire Ferrero. Moi, je ne pourrais pas jouer avec cette tronche de cake derrière moi, qui vit à travers toi, et qui te met une pression de dingue à t’envelopper du regard comme un fétiche et à préparer ta vie dans les moindres détails pour… gagner.

    Zverev, c’est très beau. C’est un tennis fluide, magnifique. Fragile mais magnifique. Si Zverev sert bien, bien régulièrement, alors… qui sait ?

    Medvedev, c’est le plus intelligent, le plus sympathique, le plus drôle. Mais son tennis, non, je peux pas. Trop moche.

    Et chez les femmes, me direz-vous ? Bien sûr c’est la soeur d’Ivan Drago, le géant russe sadique dans Rocky Balboa, qui va gagner ! je vous avoue qu’elle me fait peur. Quand elle plaisante de façon sarcastique sur sa team, j’ai l’impression d’entendre Idi Amin Dada quand il rigolait avec ses généraux avant une compétition aquatique comme il savait les organiser. Mais bon, c’est une impression personnelle assez loin d’un commentaire tennistique, j’avoue.

    • Rubens 26 janvier 2024 at 15:04

      Nathan, au final je ne suis pas certain qu’on soit tant que ça en désaccord sur Alcaraz. J’avais écrit mon post à chaud, avant d’avoir sa réaction post-défaite. Sa conf d’après-match m’inquiète finalement encore plus que sa prestation elle-même, sachant que sans une humidification temporaire mais réelle d’Alex, le score de ce match aurait été 6/1 6/3 6/3.

      Quand il dit qu’il doit travailler davantage pour ne plus avoir d’aussi mauvaises sensations, il me semble qu’il prend le problème à l’envers. Du plus insignifiant des NC jusqu’au n°1 mondial, tous les joueurs de tennis connaissent sur le terrain des sensations variables d’une semaine à l’autre, et parfois d’un jour à l’autre. C’est de la biomécanique, c’est du mental, bref, c’est de l’humain. Et c’est impossible à empêcher. Ce qui n’est pas impossible, en revanche, c’est de partir de ses sensations du jour J et de construire des schémas tactiques sur la base de ce que l’on se sent capable de faire. C’est ce que mon entraîneur appelait composer avec sa médiocrité du jour. Et c’est là que Carlitos pêche, parce que oui c’est fantastique quand son service et son coup droit sont au top, c’est spectaculaire, c’est enthousiasmant. Mais il ferait une grosse erreur en s’imaginant capable d’avoir ces sensations-là tous les jours. Tu le formules autrement en disant que sa tête ne suit pas.

      Le rôle de Ferrero là-dedans… je n’en sais rien. Je n’ai jamais pris au sérieux les propos des joueurs sur leur entraineur, ni celui des entraineurs sur leur poulain. Les choses vraiment intéressantes, ils se les gardent pour eux et c’est normal. Il y a parfois des parcours de vie derrière, donc nous ne savons en général pas grand chose. Nous n’avons senti que progressivement le lien particulier, par exemple, de Guga avec Larri Passos.

      Peut-être en effet que Ferrero est pour quelque chose dans l’absence d’autonomie tactique de Carlitos, et si c’est le cas en effet il faut qu’il s’interroge. Mais c’est d’abord à lui de se rendre compte que non, il ne parviendra pas à chaque fois à toucher la balle aussi bien qu’il le voudrait, et ensuite de déterminer si Ferrero est l’homme de la situation pour développer davantage son sens tactique.

      Mais quand bien même leur aventure commune s’arrêterait prochainement, que je n’en saluerais pas moins Ferrero pour le boulot accompli avec Carlitos. Un tel arsenal aussi jeune, c’est juste phénoménal.

  30. Rubens 26 janvier 2024 at 14:43

    Et cinquième set entre Medvedev et Zverev !

  31. Sam 26 janvier 2024 at 14:46

    Medvedev est au tennis ce que Black and Blue est aux Stones : le moment exact où esthétiquement, c’est tellement moche que ça en devient beau.
    On ne sait pas si Black and blue est de la bonne ou de la mauvaise musique, c’est juste « Les Stones ». Daniil, c’est pareil, c’est juste « Daniil », ça ne ressemble à rien de connu sur terre, et ça se suffit en soi-même. C’est la raison pour laquelle, moi qui ne jure que par les R1M et tout le tralalala (genre Fed = Exile on main street d’ailleurs), j’aime Daniil.

    • Kristian 26 janvier 2024 at 18:36

      Nadal, Get Yer Ya-Ya’s out? le feeling et la sueur?
      Djokovic, ces bootlegs qui n’en finissent pas. douteux dans la qualite et la legalite, Tu crois t’en debarasser et ils finissent toujours par reapparaitre

    • Montagne 26 janvier 2024 at 21:01

      Alors Djoko, c’est « undercover », sans doute le moins écoutable.

    • Rubens 26 janvier 2024 at 23:05

      Sam, pour Meddy, je pencherais plutôt pour Their Satanic Majesties Request. Foutraque, psychédélique et déroutant. Irrationnel. Mais au final, un de mes préférés. Ne serait-ce que pour l’enchaînement She’s a Rainbow / The Lantern.

      J’ai quand même un faible pour Let it Bleed. Parce que Gimme Shelter, et parce que Midnight Rambler. Absolument monstrueuses. Mais j’avoue ne pas tout connaître des Stones.

  32. Jo 26 janvier 2024 at 15:40

    Bon, je crains qu’Amélie ne franchisse pas le premier tour des championnats de France en 2027 ni même qu’elle reçoive une invitation. Entre ses fautes et ses déclarations à la Kyrgios… Non, ce qui l’attend désormais, c’est plutôt ceci : https://youtube.com/shorts/3_7drQKsjfQ?si=_-C61rsHMCrt1hTi

    • Rubens 26 janvier 2024 at 23:21

      Enorme la vidéo :mrgreen:

      Allez, à l’époque, mon petit cœur de mâle ne lui avait pas résisté, alors je vais prendre sa défense. Attention, je parle.

      Euh… non, finalement je ne parlerai pas. Je ne sais vraiment pas quoi dire.

      Si, je vais remonter le temps, jusqu’à ma rencontre avec elle. Et là je lui dirai qu’en dépit de sa corbeille familiale (Duhamel, St-Cricq), elle devrait vraiment se lancer pour de bon dans une carrière tennistique plutôt que d’aller à Sciences Po. Je doute qu’elle m’écoute. Mais savoir, d’une part qu’elle explosait Mauresmo chez les jeunes, et d’autre part ce qu’elle est aujourd’hui… J’en ai des haut-le-cœur.

  33. Perse 28 janvier 2024 at 18:09

    Personne pour suivre ni réagir à la victoire de la férule humaine italienne ?

    Je suis en tout cas ravi pour lui, et c’est pleinement mérité au vu de ce qu’il montre depuis 4 ans. S’il n’a pas encore remporté un grand nombre de M1000 contrairement à Zverev, ou Medvedev, sa progression nettement plus linéaire et solide semble augurer d’un avenir vraiment prometteur.

    Cela me m’étonnerait pas qu’il devienne un membre pérenne du Top 5 avec 3-4 gros titres par an pendant quelques temps.

    N’ayant pas pu regarder le match, il semblerait qu’il a été bien sauvé par le format 5 sets et qu’il a fait prévaloir sa fraîcheur physique. En tout cas, le sac qu’il met sur sa balle de match est hallucinante de sécheresse et de vitesse.

    Medvedev va commencer à avoir une réputation de poule mouillée en GC, pas à fait justifiée à mon sens, mais le recul montrera que ses vainqueurs auront in fine amassé un plus grand palmarès que lui.

    • Bapt 28 janvier 2024 at 22:40

      J’ai vu quasiment in extenso la finale en question et je peux dire que Danil n’est pas une poule mouillée : il a tout donné en début de match en ayant très haut de niveau de jeu. Avec un Sinner manifestement surpris, cela a fait deux sets secs en très peu de temps.
      Le problème est le niveau de Medvedev a commencé à se tasser dès la fin du second set (qu’il a pu gagner car il a eu, alors qu’il était dans son « momentum », la bonne idée de faire le double break).
      Et inexorablement, tout s’est mis en place pour Sinner. Il y a eu quelques petites ouvertures dans les sets suivants (une balle de break à sauver pour Sinner, un 15/30), mais l’Italien a pris le match en main pour ne plus le lâcher.
      Il faut lui reconnaitre de ne pas s’être effondré : après ce qu’il a subi en début de match, beaucoup auraient lâché. Chapeau bas à lui ! G

    • Bapt 28 janvier 2024 at 22:42

      J’ai vu quasiment in extenso la finale en question et je peux dire que Danil n’est pas une poule mouillée : il a tout donné en début de match en ayant très haut de niveau de jeu. Avec un Sinner manifestement surpris, cela a fait deux sets secs en très peu de temps.
      Le problème est le niveau de Medvedev a commencé à se tasser dès la fin du second set (qu’il a pu gagner car il a eu, alors qu’il était dans son « momentum », la bonne idée de faire le double break).
      Et inexorablement, tout s’est mis en place pour Sinner. Il y a eu quelques petites ouvertures dans les sets suivants (une balle de break à sauver pour Sinner, un 15/30), mais l’Italien a pris le match en main pour ne plus le lâcher.
      Il faut lui reconnaitre de ne pas s’être effondré : après ce qu’il a subi en début de match, beaucoup auraient lâché. Chapeau bas à lui ! Gagner son premier grand chelem en revenant de deux sets c’est fort. L’affreux Ivan l’avait aussi fait mais il avait plus l’expérience des finales (perdues !).
      Par ailleurs, il faut être juste : ayant taulé Djoko, Jannick méritait ce titre.

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